inventaire e.a. à Gouda, chez les ‘Collacie-broeders’ et à Zwolle, chez Pieter Os van Breda.
Deux bois (DvS p. 8a et 9b) ont finalement disparu depuis 1492, les cinq autres réapparaissent dans 29 impressions d'Albert Pafraet à Deventer, datées (ou à situer) de septembre 1514 à 1517. Ils servent uniquement à l'ornementation du titre ou de la dernière page, sans avoir le moindre rapport avec le texte.
La comparaison des impressions de 1492 avec celles de 1514-17 prouve incontestablement qu'il s'agit bien des mêmes bois, qui dans l'intervalle ont subi une certaine usure. Ils ont donc servi à des impressions qui nous sont restées inconnus, peut-être bien des réeditions de D.v.S.
Cependant, la suite taillée pour notre opuscule mystique n'a pas été entièrement utilisée par Leeu. Il existe en effet un huitième bois, reproduit ci-dessus, qui lui appartient sans le moindre doute et s'adapte d'ailleurs parfaitement au texte du chapitre quatre. (DvS p. 8b). On le trouve à la dernière page d'un Eunuchus de Térence publié vers 1516 par Lubbertus Rensinck à Zwolle. En 1517-18 ce bois se retrouve à Alkmaar, où Johannes Haghen, alias Daventriensis, s'en sert dans une des trois impressions qu'on lui connait. A noter que son matériel comprend des caractères et des bois provenant de Rensinck, à Zwolle et de Pafraet à Deventer. Quels rapports y a-t-il entre la nomination à l'école latine d'Alkmaar, de Kempo van Tessel, dont Rensinck publia un ouvrage à Zwolle et l'apparition du bois en question chez Haghen à Alkmaar, qui se sert de ce même bois pour un Carmen Scolare de Kempo?
L'absence de ce huitième bois, - il est le quatrième de la suite, - dans l'édition de 1492 peut donner lieu à de multiples hypothèses:
Les prières qui terminent l'incunable de Leeu semblent indiquer que l'édition était destinée à paraître vers le nouvel-an. Le colophon porte la date du 7 janvier 1492. Le bois n'était-il pas taillé à temps, de sorte qu'après une attente de quelques jours on décida de s'arranger sans lui?
Il est possible que le bois égaré parmi les mille et un outils de l'imprimerie fut introuvable au moment opportun. Dans ce cas il faudrait admettre une négligence peu probable à l'égard du matériel d'une première édition et supposer que celle de 1492 n'a pas été la princeps.
Quoiqu'il en soit, à défaut de cette gravure, le metteur en page a répété un autre bois, non sans causer un décalage de l'illustration qui trouble l'harmonie entre l'image et le texte. Le bois DvS p. 9b, taillé pour le dernier chapitre et illustrant le retour de Caritas et Oratio se trouve devant le chapitre qui relate leur départ. Cette nonchalance également inadmissible pour une première édition parait étayer mon hypothèse, que l'impression de 1492 n'est pas la première.
Il est curieux d'observer combien peu le tailleur d'images s'est soucié du maintien de l'unité de lieu dans les divers bois de la suite. Il y a lieu de la comparer aux gravures du Hoofkyn van Devocien que Leeu fit paraître en 1487, et dont le caractère plus archaïque est probablement dû à ce que des miniatures plus anciennes ont servi de modèle.
J. BORMS.