De Gulden Passer. Jaargang 13
(1935)– [tijdschrift] Gulden Passer, De– Gedeeltelijk auteursrechtelijk beschermd
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[Nummer 1]Les ‘Emblemata Horatiana’ d'Otto Venius.En 1607 Otto Venius, le peintre graveur, maître de Rubens, fit paraître chez Jérôme Verdussen à Anvers, sous le titre de Q. Horati Flacci Emblemata, un recueil d'apophtegmes moraux tirés par lui de l'oeuvre du poète du Carmen Saeculare et orné de 103 gravures de sa composition. Si les nombreuses éditions des oeuvres complètes d'Horace, publiées dans les Pays-BasGa naar voetnoot1), ne suffisaient pas à demontrer la grande vogue de ce poète dans nos contrées, ou pourrait encore invoquer pour le prouver le succès énorme dont ces Emblemata ont joui pendant à peu près deux siècles. WürzbachGa naar voetnoot2) en signale quatre éditions, A.G.C. De Vries qui ne s'occupe que des éditions avec texte néerlandais en signale neufGa naar voetnoot3). Hâtons nous de dire qu'il en existe beaucoup plus, et que nous les trouvons aussi bien chez nous qu'à l'étranger. Ces éditions se présentent avec des variantes assez sensibles, parfois le titre diffère, mais les éléments constitutifs de la première édition, les sentences d'Horace et les gravures emblématiques d'Otto Venius, restent la partie invariable et essentielle de toutes les éditions postérieures, à deux exceptions près, publiées sans les gravures. Dès la première édition on ajoute déjà aux vers d'Horace et aux gravures d'Otto Venius des paraphrases rimées qui seront constamment modifiées. Un peu plus tard un des premiers membres de l'Académie française, Marin Le Roi de Gomberville, et d'autres après lui, y ajoutent des explications en prose pour chaque gravure et se croient autorisés de ce chef à présenter l'ouvrage sous un titre nouveau. | |||||||||||||
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Mais le livre, qu'il s'intitule Emblemata Horatiana, Doctrine des Moeurs ou Théâtre moral de la vie humaine, est au fond toujours le même. C'est Horace et Otto Venius qui en fournissent les éléments essentiels. Quoique les gravures d'Otto Venius, correctes mais sans charme vivant, ne parviennent pas à nous enthousiasmer, nous devons
Dans ce petit travail bibliographique nous passerons en revue | |||||||||||||
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les différentes éditions de ces Emblemata Horatiana que nous sommes parvenu à nous mettre sous les yeux. 1607. - Voici la description de l'édition première: I. Q. Horati Flacci Emblemata, Imaginibus in aes incisis, notisque illustrata, studio Othonis Vaeni Batavolugdunensis. Antverpiae, Ex officina Hieronymi Verdussen, Auctoris aere & cura, M.DC.VII. In 4o, 2 fol., pages 5 à 213 (texte et gravures sur cuivre). Pag. 5: Serenissimo Archiduci, Alberto Austrio (dédicace à l'Archiduc Albert). - Pag. 6: Lectori seu spectatori. - Pag. 8: Emblemata Horatiana. - Pag. 214: Approbatio censoris (Laurentius Beyerlinck, Antverpiae XV Kal. Martii, M.DC.VII). (Musée Plantin: A. 4179).
II. Il existe de cette édition des exemplaires, où sous les textes latins se trouvent des quatrains flamands et français, contenant une traduction ou plûtot une paraphrase assez libre des vers horatiens cités. Les quatrains neerlandais sont de G.A. Bredero. Nous les retrouvons en effet sous son nom dans les Nederduytsche Rymen (Amsterdam, 1620) dont nous parlerons tantôt. (Bibliothèque de l'Université de Gand).
1612. - Une seconde édition de cet ouvrage fut imprimée par David Mertens (Martinius) et publiée par Philippe Lisaert, à Anvers, en 1612. Cette édition est augmentée de quelques poèmes liminaires de S. Venius, H. Grotius, J. van Haecht, Daniel Heinsius et Max Vrientius, tous en l'honneur d'Otto Venius, Les textes latins d'Horace y sont traduits ou paraphrasés en Espagnol, Italien, Français et Néerlandais. Dans la préface au lecteur nous apprenons quels sont les auteurs de la plupart de ces versions. Le texte espagnol est de D. Didaco de Barreda, licencié en théologie à Anvers; les deux textes français sont, celui en huit vers, de Léon de Meyer, prévôt de l'église de Ste Pharaïlde à Gand, auteur de la Prosopopée d'Anvers, et celui en quatre vers de Claude de Cordenoy; le texte italien est de Petrus Benedetti de Gèneve. Quant au texte néerlandais, la préface n'en cite pas l'auteur. Ce n'est pas le texte de Bredero figurant dans l'édition II de 1607. Dans la collection des manuscrits du Musée Plantin-Moretus, | |||||||||||||
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sous la cote M. 96, nous avons retrouvé le manuscrit de la traduction espagnole de D. Didaco de Barreda (Musée Plantin A. 3818). 1620. - En 1620 le dramaturge G.A. Bredero, une des gloires classiques de la littérature néerlandaise, fit paraître chez Corn. L. Van de Plassen à Amsterdam, dans son recueil Nederduytsche Rymen, cent et trois petits poèmes de quatre vers chacun, sous le titre De Vaersen op de Sinnebeelden van Horatius, Le professeur J. te WinkelGa naar voetnoot1) dit que Bredero, qui ne connaissait pas le Latin, a fait sa traduction par l'intermédiaire du Français. Cela fait supposer que Bredero se serait servi d'une traduction française d'Horace. Le professeur J. ten BrinkGa naar voetnoot2) le dit encore plus nettement: ‘Il (Bredero) a connu une traduction d'Horace, sinon il n'aurait par pu écrire ses Vaersen op de Sinnebeelden van Horatius’. Cette présentation est erronée. Bredero a tout simplement traduit la paraphrase française rimée figurant dans l'édition II de 1607. Comme nous l'avons déjà dit, ces vers ne sont pas une traduction d'Horace mais une paraphrase très libre de quelques pensées développées dans les vers d'Horace cités par O. Venius. Dans l'édition de 1620, les vers de Bredero parurent sans les gravures d'Otto Venius. 1646. - Dans le courant de l'année 1646 parut à Paris, chez L. Sevestre, un in-folio intitulé: La Doctrine des Moeurs, tirée de la philosophie des Stoïques, représentée en cent tableaux, et expliquée par De Gomberville. Cet ouvrage est en réalité une nouvelle édition des Emblemata Horatiana. Nous y retrouvons toutes les sentences d'Horace choisies par O. Venius et toutes les gravures des éditions de 1607 et de 1612. De Gomberville y a simplement ajouté une explication en prose des différentes gravures. L'ouvrage est dédié à la Reine Mère de France, Anne d'Autriche, régente du royaume depuis la mort de Louis XIII (14 mai 1634). De Gomberville exprime l'espoir que son ouvrage pourra | |||||||||||||
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Portrait d'Otto Venius, gravé par Paul Pontius, d'après le portrait peint par Gertrude Venius (Edit. F. Foppens, 1669).
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servir à l'éducation du jeune roi, Louis XIV, à peine âgé de quatre ans et demi à la mort de son père. Une seconde dédicace fait l'éloge de Mazarin, chargé de l'éducation du prince. L'idée de présenter ce livre comme convenant à l'éducation de l'enfant royal nous paraît assez étrange. Certaines gravures représentent en effet des scènes peu édifiantes. Une femme mariée qui cache son amant dans un coffre; le mari qui le découvre et veut le tuer; l'amant qui s'enfuit et se sauve chez une autre femme qui l'aide à entrer chez elle par la fenêtre, ne sont pas, à notre avis, des exemples à soumettre à la méditation d'un tout jeune garçon. Mais disons à la décharge de l'auteur que d'autres livres du 16e et du 17e siècles destinés à la jeunesse, traitaient parfois des sujets bien plus scabreux. Ces deux dédicaces sont suivies d'une Préface. Elle fait l'éloge de la peinture et décrit la galerie de tableaux que le philosophe Zénon possédait jadis, mais qui fut détruite. Heureusement, écrit de Gomberville, ‘un voyageur scavant et curieux’ a retrouvé ‘les lames de bronze gravées’ qui en conservaient le souvenir. De Gomberville en donne les reproductions et se présente comme guide pour en expliquer le sens. Ces ‘lames de bronze’ sont tout simplement les cent et trois gravures d'Otto Venius, copiées par Pierre Daret. Le privilège accordé à l'imprimeur (31 décembre 1645) nous apprend que Pierre Daret avait consacré dix années ‘à graver et à faire graver en tailles douces (ce) livre in folio, composé de près de six-vingts tableaux’. Le même P. Daret, ‘graveur ordinaire du roy’, fit également le portrait de De Gomberville qui orne la Doctrine des Moeurs. Le livre comprend en outre un poème liminaire intitulé La Vertu au Roy, et un sonnet de Tristan (L'Hermite). Sous chacune des gravures se trouve une paraphrase rimée des vers d'Horace qui figurent au verso sous les explications en prose de De Gomberville. (Exemplaire à la Bibliothèque nationale, Paris). 1669. - En 1669 François Foppens publie une édition espagnole des Emblemata Horatiana sous le titre suivant: Theatro moral de toda la Philosophia de los antiguos y modernos, con el enchiridion de Epicteto. &c. Obra propria para ensenanza de Reyes y Princi- | |||||||||||||
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pes. (Vignette gravée par P. Clouwet, représentant le Saint-Esprit). En Brusselas, par Francisco Foppens, Impressor y Mercader de Libros M.DC.LXIX. (In folio). L'imprimeur dédie sa publication A la Magestad Catholica La Reyna Regente dans l'espoir qu'elle pourra servir de distraction au jeune roi (para servir de juguete y divertimiento à la inocente infancia del Rey mi SenĚ„or (que Dios guarde). Depuis la mort de Philippe IV (1665) la reine-régente était Marie Anne d'Autriche, sa veuve. La roi était son fils Charles II. Foppens suit ici l'exemple de De Gomberville. Le caractère spécial de certaines planches ne l'empêche pas non plus de présenter sa publication comme étant de nature à collaborer à l'éducation du jeune prince espagnol. Après la dédicace à la Reine régente vient une préface indiquant le caractère de l'ouvrage et donnant la biographie de l'auteur. (Proemîo desta obra y la vida del Author). Chose curieuse, l'auteur n'est pas nommé dans cette biographie. Il était originaire de Madrid, avait étudié chez les Pères de la Compagnie de Jésus, au collège de l'Escurial, et fit des études de droit à Salamanque. Ensuite il servit dans les armées de Spinola dans les Flandres et ailleurs. Sa biographie a plutôt le caractère d'une confession. Il insiste en effet sur ses principaux péchés et sur les moyens de se les faire pardonner. Dans sa dédicace á la Reine régente, l'imprimeur nous avait déjà prévenu que l'auteur ne se trouvait pas à Bruxelles au moment de l'impression du volume. Il était au service de Sa Majesté hors de ses Etats. Le volume contient un beau portrait d'Otto Venius, d'après le portrait peint par sa fille Gertrude, gravé par Paul Pontius. Dans un cartouche sous le portrait sont gravés des vers d'Erycius Puteanus en l'honneur d'Otto Venius. Il est probable que les cuivres originaux de 1607 furent employés pour cette édition espagnole. Si nous pouvons en croire Arthur Dinaux, F. Foppens les aurait achetés aux héritiers d'Otto VeniusGa naar voetnoot1). Il y a pour chaque gravure deux paraphrases en vers espagnols, dont l'une est celle de D. Didaco de Barreda, publiée pour la pre- | |||||||||||||
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mière fois dans l'édition des Emblemata Horatiana de 1612 (Anvers, Ph. Lisaert). L'auteur anonyme déclare d'ailleurs dans sa préface que ces vers ne sont pas de lui. (Y para no usurparme lo que es ageno, declaro desde ahora, que los Versos Castellanos, que Siguen al Latin no son mios...). De tout ce que ce livre contient l'auteur anonyme ne peut donc revendiquer que les explications en prose du sens de chaque emblème. Ce travail est bien à lui. Ce n'est pas, comme GraesseGa naar voetnoot1) semble le dire, une traduction des discours explicatifs de M. Le Roy de Gomberville. L'approbatio Ecclesiastica à la fin du volume est de 1668. (Bibliothèque royale, Bruxelles).
1672. - I. Une nouvelle édition de la traduction espagnole publiée en 1669 chez Foppens, parut en 1672 chez le même éditeur. Theatro moral de la vida humana, en cien emblemas; con el Enchiridion de Epicteto, &c. y la Tabla de Cebes, philosopho platonico (Vignette, marque typographique de J. Mommaerts, le faucon et la devise: Post Tenebras spero Lucem).Ga naar voetnoot2) En Brusselas, por Francisco Foppens, Impressor y Mercader de Libros. M.DC.LXXII (In-folio). C'est l'impression de 1669 dont Foppens a simplement fait remplacer le titre par un nouveau titre rajeuni. Dans les deux éditions une même erreur a été corrigée par des cartons à la page 81. Le titre de l'Enchiridion porte dans les deux éditions la date de M.DC.LXIX., et celui de La Table de Cebes porte par erreur, dans les deux éditions, la date de M.DC.LXXIII, qui doit être celle de M.DC.LXVIII. (Exempl. à la Bibliothèque de M.J.F. Peeters, Louvain).
1672. - II. - D'après GraesseGa naar voetnoot3) il parut à Bruxelles en 1672 et en 1678 un Théâtre moral de la vie humaine, représenté en plus de 100 tableaux, tirés d'Horace par Otto Venius, expliqués par | |||||||||||||
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Gomberville avec la table de Cébes. Graesse affirme que ce sont deux réimpressions de la Doctrine des Moeurs publiée à Paris en 1646. Nous n'avons pas trouvé l'édition de 1672, mais bien celle de 1678. D'après Graesse il y aurait concordance complète entre ces deux éditions. Sans date. Probablement entre 1652 et 1675. - Une dizaine de planches des Emblemata Horatiana d'Otto Venius furent copiées en format réduit (10 cm. 7 mm. × 7 cm. 2 mm.) par Wenzel Hollar, qui les publia sans citer le nom du graveur des originaux. Voici le titre de ce petit recueil: Emblemata nova omne tulit punctum qui miscuit utile dulci. W. Hollar Bohemus aquaforti expressit (London, printed and sould by P. Stent at the Crowne in Giltspur-street nere Newgate). L'opuscule ne porte pas de date, mais fut probablement édité entre 1652, l'année pendant laquelle W. Hollar quitta Anvers pour aller se fixer une seconde fois à Londres, et 1673, date à laquelle il alla s'établir dans le Nord de l'Angleterre. Nous savons que pendant cette période Hollar a beaucoup travaillé pour des imprimeurs londoniens. Dans son catalogue descriptif de l'oeuvre gravée de W. HollarGa naar voetnoot1), Gustave Parthey signale les Emblemata nova. Nous nous étonnons de voir que Parthey ne dit nulle part que ces dix gravures attribuées à Hollar ne sont que des copies d'après Otto Venius. Hollar se sert des mêmes titres que Venius donne à ses planches dans l'édition de 1607. Au lieu de reprendre les différentes citations d'Horace qui se trouvent à côté des planches de Venius, Hollar n'en donne qu'une par planche. Voici la liste des dix gravures des Emblemata Nova avec l'indication de leur original dans les Emblemata Horatiana de 1607:
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(Exempl. à la Bibliothèque royale, Bruxelles).
1678. - F. Foppens publie dans le courant de cette année: Le théâtre moral de la vie humaine, représenté en plus de cent tableaux divers tirez du poëte Horace, par le sieur Otho Venius; et expliquez en autant de discours moraux par le sieur de Gomberville, avec la table du Philosophe Cebes. (In-folio). Graesse n'est pas exact en disant que cette édition est une réimpression fidèle de celle de 1646. Les dédicaces à la Reine Mère et à Mazarin, ainsi que le poème La Vertu au Roy manquent dans l'édition de Foppens. Le portrait d'Otto Venius, est emprunté à l'édition en langue espagnole de 1669. Pour tout le reste il y a concordance entre les éditions de 1646 et 1678. (Exemplaire à la Bibliothèque royale, Bruxelles). 1681. - Voici une édition des Emblemata Horatiana en petit format (in-12o) publiée à Paris en 1681: La Doctrine des Moeurs, où sont représentés en cent tableaux la Différence des Passions, qui enseignent la manière de parvenir à la Sagesse universelle. Par Monsieur de Gomberville, de l'Académie Françoise. Au Palais, chez A. Soubron, Libraire de la Reine, à l'Entrée de la Gallerie des Prisonniers, à l'Image Nôtre-Dame. M.DC.LXXXI. (Deux parties). Le texte comprend la préface de l'édition de 1646, la table des matières, le sonnet de Tristan et les explications des gravures par De Gomberville. Les apophtegmes d'Horace ont été omis. Toutes les gravures ont été reproduites en sens contraire, au format de 9 cm. × 7 cm., et sont classées dans l'ordre suivi dans l'édition de 1646. (Exemplaire à la Bibliothèque royale, Bruxelles.) 1682. - En 1682 parut à Amsterdam chez Albert Magnus une nouvelle édition de ces sentences d'Horace avec une paraphrase rimée en néerlandais: Bijgedichten op Otto Vaenius Zinnebeelden uit Horatius. | |||||||||||||
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Cette traduction est présentée comme l'oeuvre collective des membres de la société littéraire Nil Volentibus Arduum. Dans la dédicace adressée à M. Dirk Bas, échevin et conseiller de la ville d'Amsterdam, les auteurs déclarent que c'est à la demande de François Foppens, l'imprimeur bruxellois très connu, qu'ils ont entrepris ce travail. Faut-il supposer que Foppens, ne trouvant pas de traducteur flamand à son goût, se soit adressé à Amsterdam, ou bien que, désirant répandre son édition en Hollande, il préférait une traduction faite par des Hollandais? En tout cas les membres de Nil Volentibus Arduum n'ont pas attendu l'édition de Foppens et ont fait paraître leur travail dans la série de leurs éditions ordinaires. Cette édition ne contient pas les gravures d'Otto Venius. (Exempl. au Musée Plantin).
1683. I. - L'édition à laquelle Nil volentibus arduum devait collaborer parut en 1683, à Bruxelles, chez F. Foppens. Elle est dédiée à J.B. Christyn, membre du Conseil suprême pour les affaires des Pays-Bas, plénipotentiaire au Congrès de Nimègue (1678) et historien de valeur. L'ouvrage est orné d'une effigie d'Otto VeniusGa naar voetnoot1) d'après le portrait peint par sa fille Gertrude, gravée par De Larmessin. Sous cette gravure se trouvent quelques vers latins de Daniel Heinsius en l'honneur d'Otto Venius et de sa fille. Le texte comprend les extraits d'Horace, augmentés de quelques sentences nouvelles empruntées aux Pères de l'Eglisse, à Sénèque et à quelques autres poètes latins. Ces textes latins sont accompagnés de paraphrases en italien, néerlandais et français. Les vers italiens sont ceux de Petrus Benedetti qui figurent déjà dans l'édition de 1612. Les deux textes français sont nouveaux. Ils ne figurent pas dans une édition précédente. Les 103 gravures des éditions de 1607 et 1612 se retrouvent ici. Il existe de cet ouvrage un certain nombre d'exemplaires dont les gravures sont superbement coloriées et rehaussées d'or. (Exemplaire à la Bibliothèque royale-Bruxelles). | |||||||||||||
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Réduction d'une gravure de l'édition de 1607 (P. 94: Curae inevitabiles)
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1683. II. - Juste Dankerts, libraire à Amsterdam, publie en 1683: Zinnebeelden getrokken uit Horatius Flaccus, naer de geestrijke vinding van Otto van Veen. L'ouvrage est dédié à Guillaume Koning. Les sentences d'Horace sont accompagnées de vers français et néerlandais qui ne figurent pas dans les éditions précédentes. Les vers néerlandais sont d'Antoine Jansen de Ter Goes. Les planches sont gravées à rebours, à quelques exceptions près. (Exempl. à l'Université de Gand). 1683. III. - En 1683 paraît à Anvers ‘por la vidua de Henrico Verdussen’ une nouvelle édition espagnole sous le titre: Theatro moral de la vida humana, en cien emblemas; con el enchiridion de Epicteto, y la Tabla de Cebes, philosofo platonico (In-folio). Cette édition est en tous points identique à celle de Foppens de 1669. Il n'y a que la dédicace à la Reine Mère Anne d'Autriche qui y manque. (Exemplaire au Musée Plantin). 1684. I. - L'édition in-12o de 1681 fut fidèlement réimprimée en 1684 par le libraire A. Soubron à Paris. Titre, texte et ordonnance des gravures sont identiques. D'Après Brunet cette édition contiendrait un portrait de De Gomberville. Dans l'exemplaire que nous avons eu en mains, ce portrait manque. (Exemplaire à la Bibliothèque royale, Bruxelles). 1684. II. - En 1684 c'est Henri Wetstein, à Amsterdam, qui publie Othonis Vaeni Emblemata Horatiana imaginibus in aes incisis atque Latino, Germanico, Gallico et Belgico Carmine illustrata. L'imprimeur dédie son travail á André Burcardus de Bâle et à Petrus Raillardus de Florence. Le texte d'Horace est accompagné, comme le titre l'indique, de paraphrases en langues allemande, française et néerlandaise. Seul le texte français correspond à un des deux textes en cette langue parus dans l'édition de 1683. Le texte néerlandais est d'Antoine Jansen de Ter Goes qui nous l'apprend dans une préface où il fait l'éloge d'Otto Venius. Aussi le texte allemand semble être de lui. Pour cette édition munie d'un frontispice conçu par G. Lairesse, les gravures d'Otto Venius ont été refaites en petit format, 7 cm. | |||||||||||||
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sur 9 cm., alors que les planches originales ont 14 cm + 6 cm. sur 17 cm + 7 cm. et parfois un peu plus. (Exempl. à la Bibliothèque royale. Bruxelles). Sans date, mais entre 1684 et 1750. I. - Chez Jacques van Royen, libraire à Amsterdam, parut sans date: De Leermeester der Zeden, vertoont in Horatius zinnebeelden, lierzangen, enz. Het lof van 't Landleven, en Bespiegelingen op 't leven der Menschen, verbeelt in de vier getijden des jaars. Nous trouvous ici 26 emblèmes horatiens d'Otto Venius accompagnés des vers néerlandais de l'édition de 1684 (II). Plusieurs planches ont toutefois subi des modifications assez importantes. La dernière pièce de vers est signée Antoine Jansen de Ter Goes. Le volume contient en outre des odes d'Horace, Het Lof van 't Landleven, Bespiegelingen op 's Menschen Leven etc. avec 4 gravures représentant les 4 saisons et une grande planche représentant le jugement dernier. (Ex. décrit par A.G.C. De Vries, no 40). II. - Cet ouvrage a été réimprimé à plusieurs reprises. A.G.C. De Vries mentionne une quatrième édition, sans date, chez G. Bos, à Amsterdam. Cet exemplaire est identique au précédent. (Ex. décrit par A.G.C. De Vries, no 41). 1701. - En 1701 les Emblemata Horatiana sont encore une fois rééditées en langue espagnole: Theatro moral de la vida humana, en cien emblemas; con el enchiridion de Epicteto, y la tabla de Cebes philosopho platonico. (Marque typographique des Verdussen) En Amberes, por Henrico y Cornelio Verdussen. Anno M.D.CCI. (In-folio). Cette nouvelle édition est conforme à celle de 1683, parue à Anvers chez la veuve d'Henri Verdussen. (Exempl. à la Bibliothèque de M.J. F Peeters à Louvain). 1721. - Les Emblemata Horatiana eurent également leur édition anglaise. Un consortium d'éditeurs fit paraître à Londres en 1721, la Doctrine des Moeurs, traduite en anglais par Thomas Manington Gibbs. Voici l'énoncé du titre qui donne tous les renseignements désirables: The Doctrine of Morality; or a Vieuw of human Life, according to the stoick Philosophy. Exemplify'd in one hundred and three Copperplates, done by the celebrated Monsieur Daret, Engraver to the Late French King. With an | |||||||||||||
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Explanation of each Plate; Written originally in French by Monsieur De Gomberville, for the use of the said Prince. Translated into English by T.M. Gibbs, late of Hart-Hall, Oxon. - London, Printed for E. Bell, J. Darby, A. Bettesworth, F. Fayram, J. Pemberton, J. Hooke, C. Rivingston, F. Clay, J. Batley, and E. Symon. M.DCC.XXI. (In-folio) L'ouvrage comprend deux volumes. Le premier contient le portrait de De Gomberville, gravé par Daret pour l'édition de 1646. Il s'y trouve aussi 1o une dédicace, signée Pénelope Aubin, propriétaire de l'ouvrage depuis la mort du traducteur; 2o une préface du traducteur; 3o la préface de De Gomberville; et 4o soixante gravures avec les citations d'Horace et les explications de De Gomberville. La seconde partie comprend les 43 autres gravures. (Exemplaire au British Museum à Londres) 1750. - Une cinquième édition du Leermeester der Zeden (sans date, mais entre 1684 et 1750) parut en 1750 chez les éditeurs G. Bos et C. Wilt à Amsterdam, imprimée chez Van Damme. En ce qui concerne les emblèmes horatiens, cet ouvrage est identique aux deux autres qui portent ce titre. (Exempl. décrit par A.G.C. De Vries, no 42). 1753. - Les Emblemata Horatiana réapparaissent à la Haye, chez Jean van Duren, en 1753, sous un titre nouveau: Le Spectacle de la vie humaine; ou Leçons de sagesse, exprimés avec art en 103 tableaux, en taille douce, dont les sujets sont tirés d'Horace par l'ingénieux Othon Vaenius: accompagnés non-seulement des principales maximes de la morale, en vers François, Hollandois, Latins & Allemands, mais encore par des Explications très belles sur chaque tableau par feu le savant & très célèbre Jean le Clerc. Ce titre est répété en néerlandais. Il en est de même de l'Avis de l'Editeur qui appuie surtout sur le caractère moral et didactique de l'ouvrage, et fait l'éloge d'Otto Venius et de Jean le Clerc. Il ressort de cet Avis que les Emblemata Horatiana jouissaient encore à cette époque d'une certaine vogue comme lecture pour la jeunesse. ‘Comme ce livre est composé surtout pour l'usage des Ecoles, ou des Familles, pour faciliter l'Education de la jeunesse, on a trouvé à propos, dit l'éditeur, d'en faire une édition qui par son extérieur puisse ffatter les yeux, & servir de Prix ou de Récompense pour les Enfans qui auront fait leur devoir.’ | |||||||||||||
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Toutes les gravures sont réduites ici au format de 7 cm. 5 mm. × 9 cm. Elles sont présentées dans l'ordre suivi dans l'édition de 1678. La part du ‘savant et très célèbre’ Jean le Clerc dans cette édition, est fort minime, quoiqu'en dise l'éditeur dans son avis préliminaire. Les paraphrases rimées en allemand, français et néerlandais qui accompagnent les sentences d'Horace sont empruntées à l'édition de 1684 (Amsterdam, H. Wetstein). Même les explications des gravures ne sont pas entièrement de de Jean le Clerc. Il les a empruntées en grande partie à de Gomberville. (Exempl. à la Bibliothèque royale, Bruxelles). 1777. - Il existe encore une édition partielle des Emblemata Horatiana. Elle ne comprend que vingt gravures reproduites assez maladroitement par Etienne Mulinari et publiées par lui à Florence en 1777, avec textes latins et italiens. Voici le titre bilingue de cet ouvrage: Q. Horati Flacci Emblemata imaginibus in aes incisis notisque illustrata studio Othoni Vaeni Batavolugdunensis, Nunc cura et opera Stephani Mulinari iterum in lucem edita. Florentiae MDCCLXXVII. Emblemi di Q. Orazio Flacco adorni di figure incise in rame ed illustrati con note da Ottone Venio di Leida, Ora di nuovo dati in luce da Stefano Mulinari. Firenze MDCCLXXVII. Le livre est dédié à Jean Luca Pallavicini, patricien de Genève; il contient une préface de Mulinarius au lecteur et reproduit la dédicace à l'archiduc Albert de l'édition anversoise de 1607 ainsi que l'avis d'Otto Venius au lecteur et au spectateur paru dans la dans la même édition. Les paraphrases italiennes des apophtegmes ne sont pas les mêmes que dans les éditions précédentes. (Exempl. à la Bibliothèque royale, Bruxelles). Maurice SABBE. |
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