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Toutes les règles désuètes, toutes les acceptions oubliées. Un véritable manuel des superstitions du langage. Est-il besoin de dire qu'aucun homme qui parle et que presque aucun homme qui écrit n'en observe les prescriptions innombrables? Mais, chose étrange, il y en a qui ont peur. Oui, la grammaire exerce sur eux une espéce de fascination. Ils n'osent pour ainsi dire plus écrire une phrase. Ils savent que, par définition, elle fourmillera d'erreurs. Et toute leur force vitale s'épuise à la recherche de ces erreurs.
Je mets en fait qu'aucun écrivain digne de ce nom ne s'est jamais soucié de la grammaire. De deux choses l'une: il la sait, ou il ne la sait pas S'il la sait, il l'applique sans y penser (comme M. Hermant lui-même). S'il ne la sait pas ... eh bien! mon Dieu! tant pis! Ça ne l'empêche pas d'avoir des lecteurs. Il ya des écrivains incorrects, qui sont délicieux.
Francis de MIOMANDRE.
(‘Nouvelles Littéraires’, 8 Nov. 1930).