Dietsche Warande. Nieuwe reeks 2. Jaargang 1
(1887-1888)– [tijdschrift] Dietsche Warande– Gedeeltelijk auteursrechtelijk beschermd
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Bulletin français.ETES-vous déjà allé dans la Campine, dans notre belle et poétique Campine immortalisée par Conscience? Non? Vous avez tort! Vous auriez éprouvé d'abord une joie indicible en errant dans la bruyère, et puis vous y auriez découvert un des monuments les plus intéressants de notre beau pays. Je veux parler de l'abbaye de Postel ou plutôt de l'église y accolée. Le Chanoine Welvaerts, prieur de l'abbaye, a bien mérité de l'art architectural en donnant, dans la troisième livraison de la Dietsche Warande, une description détaillée de ce temple dont les Prémontrés de Postel sont fiers à juste titre, M. Josz, directeur des ateliers polygraphiques de Vilvorde, apporte à cet article l'appoint de son beau talent de dessinateur. Il nous présente une reproduction héliotypique très réussie de plusieurs fragments architecturaux qu'il a pu aller croquer sur les lieux, grace à l'aimable hospitalité à lui octroyée par les moines de Postel. Les abonnés de la Dietsche Warande auront par là même la primeur de cette reproduction que nul ouvrage ou manuel archéologique n'a encore donnée jusqu'à présent. Attirons encore l'attention sur le splendide chandelier de Postel, objet de la légitime convoitise de plus d'un collectionneur d'Outre-Manche, et passons. | |
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M. Hezenmans a tiré de la poussière des archives des jalons biographiques pleins d'intérêt concernant le fameux peintre Agnen ou plutôt Hiëronymus van Aken ou Hiëronymus Bosch, dont le nom a ouvert un si vaste champ de conjectures aux amateurs des tempêtes dans un verre d'eau. Voici venir M. le Comte Maurin Nahuys avec la suite de sa très intéressante monographie des deux frères Schoemaker. M. Tottmann présente la dernière partie de son Histoire du Violon, article dans lequel il rend hommage à notre école belge de violon, si hautement appréciée par nos voisins les Allemands. M. Van den Gheyn se fait le champion de la vraie musique religieuse à l'église, une bonne action que le lecteur ne manquera pas de porter à son actif. L'auteur fustige d'importance ceux qui trempent dans ces parodies grotesques qui se perpêtrent sur la plupart de nos jubés. L'on serait mal venu cependant à prétendre qu'une réaction sérieuse n'est pas en train de s'opérer. ‘Grâces à Dieu’, dit l'auteur, ‘nous avons à enregistrer les résultats prestigieux obtenus depuis six ou sept ans par l'enseignement tout à fait hors pair qui se donne à l'Ecole de Musique Religieuse de Malines, ainsi que par les efforts réunis 'des sociétés de St Grégoire.’ Nous attendons impatiemment la suite de l'article de M. Van den Gheyn. Vous pensez sans doute que la critique aiguise ses crocs pour aller rendre visite au salon des XX, à Bruxelles. Détrompez-vous. MM. Van Bastelaer et De Ticheleer ont trouvé tant de bonnes choses côte à côte, il est vrai, avec certaines aberrations de l'artGa naar voetnoot(1), qu'ils n'ont pu se décider | |
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à tremper leur plume dans le fiel, au risque d'être assignés en dommages et intérêts par certains artistes assoiffés de réclame, qui se livrent à la peinture ‘décadente’ afin que l'on fasse du bruit autour de leurs noms. Une reproduction du fameux bas-relief de Charlier Le Retour des pêcheurs, figure dans la présente livraison. L'auteur en a gracieusement mis l'esquisse à la disposition de la revue. Faute de temps, le compte-rendu définitif de l'Essor a dû être ajourné, mais on touche un mot de l'exposition organisée dans le courant du mois dernier, au Cercle artistique de Bruxelles, par M. Alphonse Asselberghs. L'éminent artiste nous a donné l'occasion d'admirer une soixantaine de toiles dont le monde des arts a fait le plus grand cas. Un littérateur hongrois, coutumier de découvertes intéressantes, le Dr Joseph Dankó, a envoyé à la rédaction un travail de longue haleine sur Albert Dürer, travail dans lequel l'éminent écrivain fait montre de beaucoup d'esprit et de savoir. Malheureusement le cadre de la revue étant trop restreint pour permettre d'enchasser le travail tout entier, l'auteur a bien voulu en détacher le dernier chapitre à l'intention de la Warande. Ces pages tirent au clair l'origine des Quatre Apôtres d'Albert Dürer, désignés parfois sous le nom de Les Quatre Tempéraments. D'aucuns ont prétendu prouver adéquatement que Dürer, inféodé à la réforme, aurait voulu glorifier celle-ci par l'oeuvre en question; nombre d'auteurs affirment exactement le contraire. De là les ardentes polémiques qui se livrent autour de ces panneaux. Dankó met une sourdine à tous les propos malveillants par un raisonnement simple et juste, sans | |
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d'ailleurs se laisser empaumer par ceux qui voient en Dürer l'idéal et le type accompli de l'artiste chrétien. Mentionnons aussi la suite de l'étude de M. Van Even, dont nous admirons le généreux patriotisme local au profit de la ‘Dietsche Warande’. Ce ne sont plus les ‘nouveaux docteurs de l'ancienne Université de Louvain’, faisant bombance, buvant sec, que nous dépeint l'excellent archiviste. C'est un professeur de la docte Alma Mater, l'érudit Hendrik de Putte, le chatelain du Mont-César qui fait les frais de son article. Pas de Chronique des Expositions industrielles cette fois-ci. Par contre, le très remarquable discours prononcé dernièrement à la Chambre par M. Ernest Slingeneyer, est reproduit in extenso. C'est tout. |
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