Dietsche Warande. Nieuwe reeks 2. Jaargang 1
(1887-1888)– [tijdschrift] Dietsche Warande– Gedeeltelijk auteursrechtelijk beschermd
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Bulletin françaisGa naar voetnoot(1).DANS notre introduction de la nouvelle série du ‘Parc thiois’ nous avons souhaité la bienvenue à tous ceux qui ont bien voulu se ranger parmi nos lecteurs. Nous espérons qu'ils voudront bien nous accorder leur bienveillante sympathie. Inutile de faire encore des digressions préliminaires sur le terrain de l'esthétique, avant que d'entrer en matière. Nous nous permettrons cependant d'appuyer sur le principe qui présida jadis à l'éclosion de ce recueil, principe que, nous l'espérons sincèrement, la suite ne fera qu'affermir. Ce principe se résume en trois mots: in dubiis libertas. Pour nous, l'oeuvre d'art commence avec les premiers coups de hache abattant un géant des forêts, dont naîtra une statue, la charpente d'une cathédrale ou d'un palais; elle commence avec la première poignée de terre glaise que manipule le sculpteur, et ainsi de suite. Il serait fastidieux de développer cette idée aussi longuement ici que dans l'introduction proprement dite, c'est pourquoi nous nous bornerons à dire avec certain | |
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homme d'état justement célèbre: ‘Jugez-nous par nos actes.’ Ceci établi, passons à autre chose. Tous les beaux-arts seront représentés dorénavant dans la revue, y compris la littérature, l'histoire de la civilisation et celle de la vie domestique de nos ancêtres. Dans cette première livraison, une autorité en matière artistique, M. Etienne Beissel, ouvre la marche. Après avoir compulsé avec succès les anciennes et célèbres chroniques de Wittewierum en Frise, abbaye de Prémontrés du 13e siècle, il réussit à mettre au jour le procédé technique des architectes de cette époque, procédé que les premiers moines de cet illustre couvent ont eux mêmes décrit dans leur chronique du même siècle. C'est avec un vif intérêt que nous poursuivons le récit des péripéties sans nombre par où l'on devait passer à cette époque, vu les dangers que présentait un terrain marécageux dans une contrée peu habitée, le choc des marteaux sur les pilotis de remplage et de support faisant rater les oeufs et déborder le pot au lait dans les habitations d'alentour... Vient ensuite M. Nordhoff, professeur d'esthétique et d'histoire des beaux-arts à l'université de Munster. Il nous donne une biographie détaillée de Joost Cornelis Drooch-Sloot, peintre du 17e siècle, trop peu connu de ses compatriotes, malgré l'allure franche et originale de son talent où domine la note populaire. Ses kermesses, ses sujets religieux sont dignes d'être appréciés. Il y a maint détail inconnu dans cette excellente monographie. Drooch-Sloot ne se souciait guère de l'étranger; il ne n'attachait qu'à rendre sur ses toiles les paysages ou les moeurs de sa patrie. C'est à cela que ses oeuvres empruntent le caractère essentiellement national qui en constitue un des principaux charmes. Sans avoir toute | |
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la noblesse de Breughel de Velours, ni la force virile de Teniers, il mérite cependant une attention toute particulière. Les tableaux de Drooch-Sloot sont disséminés dans les provinces de la Flandre, d'Anvers et d'Utrecht, en Westphalie et ailleurs. Le lac de Bethsaïde, dont M. Pulincx, artiste-peintre à Anvers, a fait une copie à la plume pour notre deuxième livraison, se trouve au musée d'Anvers, tandis que le même sujet est en possession de M. Schmöle, à Iserlohn en Westphalie. C'est M. Obreen, directeur du musée de l'Etat à Amsterdam, qui nous a gracieusement envoyé les notes acccompagnant le travail de M. Nordhoff. M. De Ticheler passe en revue les chefs-d'oeuvre qui figurent au Salon de Bruxelles. Il en caractérise la physionomie générale, sans évidemment pouvoir s'arrêter à tout ce que la cymaise, voire même la corniche dévoile d'intéressant. L'éminent archéologue anglais, James Weale, affirme d'une manière fort originale, à propos de la récente publication du fameux ouvrage de Conway, que l'ancienne école flamande de peinture ne mérite guère ce nom, vu que les peintres qui en faisaient la gloire, ne seraient nullement natifs des Flandres et qu'un simple hasard les aurait réunis à Bruges. Le savant archiviste de la ville de Louvain, M. Edouard Van Even, proteste contre cette assertion. Mettons que la pluralité des peintres de l'école flamande du 15e siècle ne soient point originaires de la Flandre, cela n'empêche pas la couleur générale de leurs tableaux d'être tellement locale, qu'on ne trouvera nulle part ce genre à cette époque, hormis en Flandre. Telle est l'opinion de M. Van Even. Beaucoup d'entre nos lecteurs s'intéresseront vive- | |
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ment à l'article de M. Van Even, sur le cérémonial établi pour les promotions à la faculté de théologie de l'université de Louvain, au 18e siècle. Notamment les banquets qui se donnaient à ces occasions, se distinguaient par une opulence telle, que Marie-Thérèse fut obligée de couper court à ces dépenses exagérées. M. Charles Piot, l'archiviste général du Royaume, nous a envoyé un travail monographe plein d'intérêt sur le graveur Krafft, que l'on pourrait mettre hardiment sur le même rang que les Vinkeles, les Planck etc. Le comte Maurin Nahuys fournit d'intéressants détails sur le graveur Van Berckel, M. Van der Linde, conservateur de la bibliothèque à Wiesbade, nous communique beaucoup de choses nouvelles sur l'introduction de l'imprimerie, à propos de la découverte que vient de faire M. le docteur L. Sieber. Il paraît que les imprimeurs réussissaient à peine à couvrir leurs énormes frais et devaient souvent avoir recours au St Siège, demandant aux papes de seconder leurs efforts pour vulgariser la vente des imprimés. C'est au nom de Sweynheim et Pannartz, les deux Allemands qui avaient introduit la typographie en Italie, que le célèbre Nicolas de Cues (Cusanus) implora l'assistance de Sixte IV, lorsque la trop grande abondance de leurs productions eut rendu celles-ci invendables. En sept ans ils avarent imprimé 124.000.000 de feuilles! Cette pétition est communiquée in extenso. Nous espérons que l'on verra avec plaisir paraître dans chaque livraison un bulletin des expositions d'art industriel, dont M. de Fierlant a bien voulu se charger. Terminons en rappelant à MM. les Editeurs, que | |
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tous les ouvrages relatifs aux matières à traiter dans cette revue, et dont deux exemplaires seront envoyés à la rédaction, auront droit à un compte-rendu détaillé. Sur ce, Lectori salutem. |
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