Elle était charmante cette façade de la Renaissance, avec ses profils délicats, son ornementation constructive et sobre, ses têtes bien taillées sortant de leurs baies circulaires.
Dans le palais du comte Guillaume II, Roi des Romains, qu'on a vilainement dégradé (la toiture, avec sa charpente merveilleuse du XIIIe siècle ayant été détruite, anéantie, et la grande salle mesquinement rebâtie en fonte, en carreaux de vitre et en ciment de Portland) on a établi, Nota bene! Nota bene! un musée archéologique, où figureront en première ligne les tristes débris de ce palais spolié.
En attendant on a bâti (et dans la Résidence royale même!) deux affreux hôtels en style sans nom: l'un pour le Ministère des Colonies, l'autre pour la Haute Cour de justice ou Cour d'appel.
La construction d'un Musée est mis au concours par une réunion d'amis de l'art, soutenue par le noble ministre qui se trouve aujourd'hui à la tête du Gouvernement, par de nombreux souscripteurs et - last not least - par le Roi.
Un grand nombre de projets ont été présentés, et ce qui fait beaucoup d'honneur au pays c'est la grande affluence d'artistes étrangers qui ont aspiré au privilége de bâtir ce palais pour les maîtres de l'école hollandaise.
Un monument, destiné à perpétuer dans la Résidence le souvenir des fêtes nationale de Novembre, a été également mis au concours. Mais voilà déja trois mois que le public et les architectes concurrents sont à attendre la décision du jury.
Notre architecte-ecclésiologue, M. Cuypers, de Ruremonde, qui, dans ses loisirs, trouve encore l'occasion de rèver des châteaux, des écoles, des presbytères - qui, heureusement, ne restent pas à l'état de chateaux en Espagne - continue toujours et sans relâche sa tâche proprement dite, de construction, ameublement, peinture et vitrerie d'églises. Nous publions avec la présente livraison de la ‘Warande’ d'abord le commencement d'une excellente étude de M. l'abbé Brouwers, sur la restauration et l'achèvement de l'ancienne basilique de S. Servaes à Maestricht; puis une vue architectonique de la grande église de Ste Catherine, que M. Cuypers construit à Eindhoven et dans laquelle le symbolisme ecclésiologique est realisé avec un rare complet et une grande conséquence. Malheureusement l'administration, la fabrique, les bienfaiteurs, ou quoi que ce soit qui paie cette oeuvre, ne permet pas qu'elle soit orientée - de sorte que la clef de voute du systême symbolique n'y sera pas.