Dietsche Warande. Jaargang 5
(1860)– [tijdschrift] Dietsche Warande– Auteursrechtvrij
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[Franse bijlage]Bulletin bimestriel de la ‘Dietsche Warande’.
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nous avons voulu confondre les badigeonneurs, dont les couches blafardes renient la matière dont le monument a été bâti. Avec un auteur du XVe siècle nous avons fait des rapprochements entre les stuccadore aux voutes plâtrées (comme on en fait des douzaines dans nos nouvelles églises catholiques) et les flatteurs, les hypocrites, les menteurs qui feignent que leur coeur bon, quand il est dépravé. C'est ainsi que les stuccadore peignent en pierre ce qui d'ordinaire n'est que du bois, des roseaux, de la paille, rarement même des briques. Dans un autre petit travail consacré à l'exposition des cartons de Bruxelles, on a vivement applaudi aux courageux artistes, MM. Guffens et Swerts, au zèle éclairé desquels on doit en grande partie l'éxécution de l'idée de faire admirer en Belgique les chefs-d'oeuvre de la peinture monumentale. Dans le ‘Konst- en Letterbode’ on répète ce que d'autres ont dit avant lui, qu'il n'est pas aux Allemands d'indiquer aux Belges la route qu'ils doivent suivre. Les Belges, dit-on, ont de trop beaux antécédents pour abdiquer leur gloire nationale et aller s'atteler devant le char victorieux de l'Allemagne. Nous félicitons les Rubens et les Van Dijck d'aujourd'hui de l'intérêt que leur porte tel et tel organe soutenu par les acclamations tacites du ‘Konst- en Letterbode’. Nous, nous croyions qu'on pouvait reconnaître les droits de l'école de Rubens, les droits des maîtres du XVIIe siècle à l'appréciation nationale, sans pour cela s'avouer incapable de satisfaire par d'autres moyens aux besoins de notre temps - besoins qui certainement ne le cèdent en rien, quant à la noblesse, aux exigences du XVIIe siècle. Et pourquoi nous autres, populations germaniques, ne nous retremperions-nous pas dans le grand art germanique, tel qu'il vient d'être repris à l'époque d'Albert Durer, tel qu'il se ressent non-seulement des fresques du moyen âge, mais même des mosaïques grandioses de la basilique latine! L'art de Rubens est-il susceptible d'un nouveau développement? Nous ne le croyons guère; nous croyons que quand on se défait du paganisme et de la coquetterie dans l'art - d'Auguste comme de Louis XV - quand on redevient chrétien et qu'on s'applique surtout à fixer les reflets de la beauté céleste sur les lieux que hante le bas peuple comme sur les lambris des palais, on peut tirer parti des qualités de Rubens et de Rembrandt; mais qu'on aurait tort de vouloir exploiter davantage les principes dont ces deux maîtres ont extrait tout ce qu'avec leur génie extraordinaire on pourrait en obtenir. | |
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C'est en faveur des mêmes intérêts que nous avons inséré un article de polémique à l'adresse de M.J.-H. Leliman, un de nos architectes, qui ne souffre pas que nous ayons désapprouvé sa coöpération á la destruction d'une de ces façades doubles on triples comme notre ville en possède encore quelques-unes. Nous en donnons ici un spécimen datant environ de 1630. M. Leliman est un des artistes créateurs de nos jours, qui, à l'instar de l'Académie des Beaux-Arts de Paris, soutiennent que parce que certaine forme a prévalu à certaine époque et a su obtenir des suffrages - cette forme, par là même, ne peut convenir à l'art moderne. Ces messieurs seraient en état de proposer que dorénavant l'ordre des saisons et la disposition des membres du corps humain fussent invertis: car comment une organisation, dont nos ancêtres du XIIIe siêcle ou du XVIIe siècle se sont accommodés, pourrait-il être trouvé en harmonie avec nos besoins d'aujourd'hui! Sous la rubrique ‘Bibliographie’ nous nous sommes occupé d'un travail de M. Jean ten Brink sur le poëte Gerbrant Adriaensen Brederoô; notre auteur comique du commencement du XVIIe siècle. Breêroô donne dans le burlesque. On chercherait en vain de la finesse dans ses observations. C'est l'Ostade de la poésie qui a devancé d'un demisiècle son émule en peinture. Il ressemble a Ostade, même pour les tons chauds et poétiques que ce peintre de cabaret a su souffler sur ses compositions gaillardes. | |
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Cette qualité, qui vous reconcilie un peu avec les grossièretés du dramatiste, se fait surtout remarquer dans ses chansons, sonnets, etc. M. Ten Brink a jeté un jour tout nouveau sur la vie et les ouvrages de BrederoôGa naar voetnoot1 et il a prouvé, entr'autres, que notre poëte, enseigne de la garde civique, à son tour a subi la puissance des charmes de notre célèbre Tesselschade - quoiqu'il n'ait pas réussi à prouver que Tesselschade eût été sensible à l'hommage du poëte. MM. Van der Horst et Nieuwenhuyzen ont enrichi notre revue de quelques pièces originales de haut intérêt pour l'histoire des moeurs des XVIe et XVIIe siècles. MM. Snellaert et Weale nous ont envoyé de Gand et de Bruges des articles sur l'ancienne sculpture en ivoire et sur les chants populaires de la Flandre française, se rattachant respectivement a certaines ivoires qui se trouvent a Genoels-Elderen, près de Tougres, et à la belle publication des Chants populaires des Flamands de France, de M. De Coussemaker. Ces articles, qui déjà avaient été publiés en Belgique, ont été remaniés par leurs auteurs au profit de notre revue. Quelques ‘Mélanges’ complètent cette livraison, où nous avons de nouveau inscrit quelques arguments en faveur du principe de l'orientation des églises. |
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