Dietsche Warande. Jaargang 4
(1858)– [tijdschrift] Dietsche Warande– Auteursrechtvrij
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Bulletin bimestriel
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Hollande un père Jésuite de plus pour chaque orange que lui peindrait le magicien floricole. Or, c'est de ce bon frère Daniel, de ce séducteur au goût pur, au caractère honnête, que nous venons offrir un autographe aux lecteurs de la ‘Warande’, un petit monument authentique que, par l'intermédiaire de la direction de l'excellente revue ‘Vlaemsche School’, M. le comte Gérard Le Grelle d'Anvers à bien voulu mettre à notre disposition. La princesse, comprenant que pour un artiste comme le grand bouquetier brabançon la forme devait avoir autant de prix que le fond du cadeau, chargea son secrétaire, le chevalier Constantin Huyghens, un des premiers poëtes néerlandais de l'époque, d'entourer d'une guirlande poétique l'appui-main en or pur, que la princesse offrait au peintre. Voici la manière dont le frère Daniel rendit compte à un prêtre, son neveu, de l'impression que le don tout princier lui avait fait:
Jhs.
Mon révérend neveu!
Pax Chri. V. Rév. m'a prié de vous écrire, quand j'aurais reçu le présent auquel on s'attendait (ou bien: ‘auquel je m'attendais’?) de la part de la vieille Princesse d'Orange, et que je viens de recevoir. Mais que dirai-je maintenant: ma peine a été recompensé d'un bâton, la courtoisi est payée de coups de canneGa naar voetnoot1): c'est un bâton de peintre de fin or, pesant deux livres d'or, lequel est surmonté d'une tête de mortGa naar voetnoot2), | |
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en signe que l'art vit et fleurit encore après la mort; puis, à l'entour du bâton, sont gravées ces mots latinsGa naar voetnoot1).... Le tout est très gentiment travaillé et émaillé et il s'y trouve joint un petit poëme de mon sieur HuygensGa naar voetnoot2) (qui s'y rapporte très bien) avec une lettre très obligeante de la Princesse. Je me recommande beaucoup dans les Saints Sacrifices de V. Rév. demeurant de V. Rev. l'humble serviteur in Xo Votre Oncle Daniel Seghers. C'est au professeur Van Vloten que nous devons, de savoir maintenant comment le frère Daniel s'y prit pour remercier et complimenter réciproquement le spirituel secrétaire de la princesse. Il nous fait connaître un charmant auteur de plus de la Compagnie de Jésus. C'est le père Jacques Catenus (vulgo: Ten Cate?) - poëte et prosateur latin et neérlandais, qui se chargea de tenir tête aux gentillesses du chev. Huygens et qui même, après, resta en correspondance avec lui sur des sujets littéraires et religieux. Voici ce que le père Catenus répliqua au nom de Seghers, relativement à l'appui-main en question: C'est vrai, l'or, beau pour l'oeil,
A sa valeur, son poids, son prix:
Mais plus que l'or et ses avantages
Vaut l'art, l'esprit, le sens intérieur;
C'est pourquoi que je prise cet or
En proportion de l'honneur qu'on y rend à l'intelligence.
C'est ingénieusement inventé
Ce qui est exécuté dans cet ouvrage.
La faveur s'y rapporte entièrement
A l'art du peintre,
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Et dit: le peintre périra;
Ses fleurs resteront debout.
Son honneur, comme le son de l'or,
Sera toujours le chant des humains.
Mais d'un oeil ouvert
Je vois encore plus dans cette histoire:
Le pommeau de ce jonc d'or
Me prêche que nous ne sommes comme rien,
Et dit: comme une tendre fleur
Le nom, la renommée, la gloire,
L'art, l'or et son éclat,
Un jour seront passés.
Cette verge me pousse à la vertu,
La seule qui conserve sa jeunesse;
Tout doit périr, les petits comme les grands;
La vertu seule survit à la mort;
Et si tout le reste doit fléchir,
Le bâton d'or représente la force de la vertu;
Si le monde périt dans la boue,
La vertu vole vers le règne éternel;
Le sceptre d'or et la couronne
Ne récompensent qu'elle seule.
Les autres articles dont se composent les présentes livraisons de la ‘Warande’ se rapportent à L'exposition (soi-disant) universelle et historique de l'art allemand, L'épopée néerlandaise, de ‘La Guerre de Grimbergue’, La nouvelle église paroissiale de Vogelzang (au diocèse de Harlem), Deux contrats de bâtisse et de confection de tableaux du XVe siècle, Quelques poésies ascétiques néerlandaises du XVe siècle, XII légendes architecturales néerlandaises, Un poëme dramatique à l'honneur de Vondel, Le vandalisme des artistes et des académies, L'orientation, La ville natale de Charlemagne, La peinture à l'huile au XIVe siècle, Un sujet de polémique, Un historien colérique et ne sachant par le français (M. John Lothrop Motley), Les germanismes. Les carillons, Les fauteuils académiques, Une classe des beaux-arts à l'académie royale des sciences, Des notices bibliographiques concernant les publications périodiques sur l'art et la littérature antéraphaëlites, etc. |
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