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Brieven van Prinses Wilhelmine.
De hier medegedeelde brieven behooren tot het huisarchief van den Heer Fr. Baron van Lynden van Hemmen, te Hemmen, die ze, even als de correspondentie van Prins Willem V en andere stukken, in het laatste deel onzer Kroniek uitgegeven, ons goedgunstig ter uitgave heeft afgestaan. Zij zijn eigenhandig door Prinses Wilhelmine geschreven. Wij geven ze nauwkeurig met de spelling der Prinses. De inhoud verklaart zichzelf. De laatste brief is eene minute van een schrijven van den Baron J.E. van Lynden.
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Nimégue le 25 d'Aout 1787.
Monsieur.
J'ai reçu ce matin une lettre de Duc de Brunswic avec un mémoire qui concernoit les Provinces de Gueldre & d'Utrecht, le premier article regarde le magazin de fourage à Amersfort, je l'ai donnée à Mr. van Citters pour en parler avec les Mrs. de la Commission d'Utrecht, et j'ai fait copier les deux articles qui conçernent votre Province; je vous les remet, Monsieur, en vous priant de vouloir me faire passer dans son tems la reponse que vous y ferez. Il me semble que par ceci l'embarras touchant la livraison de paille, que le G.v.d. Hoop croyoit devoir étre sur le compte de votre Commission est sauvé, et je m'imagine que Willem Ariens pourra étre de grande utilité dans ceci, mais j'espére aussi qu'il demandera un prix raisonnable. Vous aurez bien la bonté de lui faire comprendre
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la nécessité de ceci, ne fut-ce que pour conserver sa bonne reputation; il peut compter qu'il sera payé exactement.
Mr. van Citters ayant donné hier a lire a Mr. de Hardenstein le projet de résolution pour les Etats Generaux avec la traduction de la main du Prince, celui-ci ne l'a point rendu, & nous craingnons qu'il ne l'ait emporté, pour faire l'hom̄e d'importance aupres du Duc, si vous savez, monsieur, ou cette piéce est resté, vous me ferez plaisir de me le faire savoir & de me le faire rendre. Je suis avec une parfaite Estime,
Monsieur, Votre affectionnée servante, Wilhelmine.
Nimégue le 25 d'Aout 1787.
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Monsieur.
Il y a quelque tems que je recue la lettre ci jointe du Conseiller Vatebinder; l'incertitude du Prince sur sa sollicitation m'enpeche d'y repondre; hier je reçus la seconde lettre ci jointe de sa part. Je supliois le Prince de me mettre dans le cas du lui dire oui, ou non; le Prince se trouvant plus ou moins dans l'embarras à ce sujet, veux s'en raporter à votre décision, monsieur, et m'autorise à vous raconter les causes de son embarras. Mr. de Heekeren d'Overlaar demande le même poste pour un de ses domestiques, et je crois que le Prince lui a donné des esperances, mais com̄e il est plus jeune à la cour que Mr. Vatebinder, peut-être que la difficulté pourroit étre levée, s'il ne se trouvoient pas des amis de Mr. de Heekeren qui pour lui èpargner ce créve coeur, proposent de donner la place à un domestique du President de la cour, qui se met aussi depuis peu sur les rangs. Ceci n'empéche pas que le Prince ne reconnoisse l'ancienne sollicitation de Mr. Vatebinder, et les particularités qu'il en raconte, sur lesquelles cependant il desire de savoir aupa- | |
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ravent si vous vous les rappellez aussi, telles qu'il les expose. Je n'ai pas besoin d'ajouter que dans toute cette affaire je suis parfaitement neutre, exepté que je desire que le Prince puisse tenir ses plus anciens engagemens quand il n'y a pas de raison de les rompres, par ce que je crois que cela est juste, & que le contraire ne lui fais pas des amis. C'est toujour avec une parfaite Estime que je ne cesserois d'être,
Monsieur, Votre affectionnée amie et servante, Wilhelmine.
La Haye 27 Dec. 1792.
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La Haye le 15 Janv. 1793.
Monsieur.
Je vous fais bien mes remercimens de la reponse que vous m'avez donné sur la sollicitation de Mr. Vatebinder; dés que je serois informée positivement de la résolution du Prince à ce sujet, je répondrois à Mr. Vatebinder. Vous m'obligerez, monsieur, si l'occasion s'en présente, de vouloir bien faire sentir à ce dernier que c'est là la cause de mon silence, je serai fachée qu'il l'attribua à oubli ou négligeance. Présentement, monsieur, je vais encore m'adresser à vous et vous prier de bien vouloir vous charger de l'incluse, si vous n'avez point de remarques sur la derniére partie de la lettre dont je vous envoie une copie, avec la lettre à laquelle elle sert de réponse. Si vous préférez que je retranche l'article enclavé je le ferai et vous pouvez bruler ma premiére lettre: il n'en arrivera point d'autre mal, exeptez que les 6 malheureux seroit soulagez quelques jours plus tard, puisque je devrois écrire une autre lettre à la Princesse de Hesse. En lui faisant remettre ma lettre je vous prie d'y ajouter 30 Ducats, que je vous restituerois de la façon que vous me l'indi- | |
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querez. En prenant en quelque sorte un engagement pour vous vis à vis de cette Princesse, j'ai eu en vue non seulement de lui faire une politesse, mais aussi de vous donner l'occasion de rechercher si ses protegez méritent effectivement la charité, et de savoir aussi ce que c'est que cette Princesse Elle-même car je ne la connoit pas dutout. En bornant vos bons offices à votre poste, je me suis flattée qu'elle ne deviendrois pas indiscréte, & ne vous serois pas à charge. J'espere au reste qu'Elle ne reviendra pas chez nous aussi à la charge, car quelque pitié que nous fassent les Emigrés, nous ne pouvons pas tous les entretenir,
mais la maniere discréte dont Elle me fait sa demande ne donne pas lieu de craindre qu'elle passera les bornes de la discrétion. Pardon, monsieur, si j'abuse moi même de votre complaisance, veuillez l'excuser en faveur des sentimens distinguez, et de la parfaite Estime avec laquelle je suis,
Monsieur, Votre affectionnée amie et servante, Wilhelmine.
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Madame.
Je suis tres flattée de la confiance que V.A. me temoigne, quoique je n'aie pas l'avantage d'être connue d'elle personnellement. Je suis mortifiez que le nombre des malheureux que les calamités des tems actuels ont faites, soit si grand, qu'il m'empeche de faire autant que je voudrois en faveur des infortunés objets de la charité de V.A. Mr. le Bourgrave, Baron de Lynden, auquel j'adresse cette lettre à Nimegues remettra à V.A. une bagatelle de ma part & de celle du Prince mon Epoux, pour soulager le sort des 6 Emigrès auxquels V.A. se intéresse, (et je suis persuadé que ce seigneur se fera un plaisir de rendre à V.A., dans son poste à Nimegue tout les services qui
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dépendrons de lui pendant son séjour dans cette ville.) Je suis avec une haute consideration.
Copie.
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Madame.
A mon retour d'Arnhem jeudy au soir, j'ai reeu la lettre, que vôtre Altesse Roïale a fait l'honneur de m'adresser, et le lendemain j'ai remis a la Princesse de Hesse l'incluse et les 30 Ducats. Elle m'a chargé de remercier vôtre Altesse Roïale des bontés qu'Elle a bien voulu avoir pour Elle.
Cette Princesse est logée tres a l'etroit chez un Bourgeois de la ville. Sa compagnie est composée d'une Dame, qui la sert comme Femme de chambre, un enfant d'environ huit ans, et un curé, qui avee quelques autres s'estoit venu refugier a Thorn. Selon mes informations la Princesse de Hesse Elle même n'a point, ou trespeu de relations avec les Emigrés; a ce qu'on m'a dit, Elle a fait beaucoup du bien a un viellard d'une assez bonne Famille, qui vient de mourir ici il y a quelques jours, et qui quoique pauvre lui même, fournissoit encore pour l'entretien de eeux de sa Famille, qui se sont retirez avee lui, et je erois que c'est en partie pour eux, que la Princesse de Hesse s'est interessée. Elle m'a dit qu'Elle avoit ecrit au Prince de Hesse Cassel a Maestricht, mais n'en avoit point reçu de reponse jusqu'a présent, et se plaignoit de ne pas se trouver dans nue situation, pour pouvoir soulager beaucoup ces malheureux. Elle m'a chargé de faire remettre l'incluse a vôtre Altesse Roïale.
J'ai communiqué a monsieur Vatebender l'artiele de la lettre de vôtre Altesse Roïale, qui lui concerne. Le Prince m'a fait l'honneur de m'informer, qu'il avoit disposé de l'emploi de messager de la cour en faveur de monsieur
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Vatebender, et qu'il avoit promis la premiere place qui viendroit a vaquer a monsieur d'Overlaer.
C'est en suppliant vôtre Altesse Roïale de vouloir être persuadée, qu'avec bien du plaisir je me chargerez de toutes les commissions, d'ont Elle daignera m'honorer, que j'ai l'honneur d'être avec la plus parfaite véneration,
Madame, De vôtre Altesse Roïale le tres humble et tres obeïssant serviteur, J.E. de Lynden.
Nimegue ce 19 Janvier 1793. |
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