Poésies lyriques
(1848)–Theodoor Weustenraad– Auteursrechtvrij
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Pour un prince.
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Au seuil si ténébreux du palais de la vie
Qui's ouvre, à ses regards, sous un ciel attristé,
Sur ce berceau royal dont le Seigneur confie
La garde et le dépôt à notre loyauté;
S'il s'élève une voix qui caresse ou qui gronde,
En répétant ces mots chers à tous les pouvoirs:
Roi! respect à tes droits; qu'une autre lui réponde:
Homme! respect à tes devoirs.
Frères! la Royauté, sous nos toits domestiques
Jette à peine un reflet de son premier éclat;
Tombée, au jour marqué, de ses hauteurs antiques,
Elle n'est plus assise au timon de l'État;
L'État, c'est le grand char, à la course splendide,
Par la flamme emporté sur un sillon d'airain;
Le Peuple, est le chauffeur, le Parlement, le guide,
La Royauté, le frein.
Pour régner avec gloire au sein d'un pays libre,
Le fils saura du père adopter le passé;
Il saura des pouvoirs maintenir l'équilibre,
Sans avoir à combattre un spectre terrassé;
Ni dynastique orgueil nourri de despotisme;
Ni rêves belliqueux d'un illustre avenir,
Ne croisent sur son front les rayons de leur prisme,
Dont l'éclat pourrait l'éblouir.
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Né, comme son pays, au milieu d'un orage,
Qu'il grandisse, avec lui, sous un ciel plus serein!
Que toujours sa vertu, que toujours son courage
S'élève à la hauteur de son noble destin!
Qu'il n'abaisse jamais, devant l'orgueil des mitres,
De son front mâle et fier la libre majesté,
Et peut-être le peuple, en faveur de ces titres,
L'absoudra de la Royauté.
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