Poèmes(1895)–Emile Verhaeren– Auteursrecht onbekendLes bords de la route. Les Flamandes. Les moines Vorige Volgende [pagina 256] [p. 256] Les matines Moines, vos chants d'aurore ont des élans d'espoir, Et des bruits retombants de cloche et d'encensoir: Quand les regards, suivant leur route coutumière, Montent vers les sommets chercher de la lumière; Quand le corps, dégourdi des langueurs du réveil, Comme un jardin d'été se déplie au soleil; Quand le cerveau, tiré des sommeils taciturnes, Secoue au seuil du jour ses visions nocturnes, [pagina 257] [p. 257] Quand il reprend sur lui la charge de penser, Et que l'aube revient d'orgueil le pavoiser; Quand l'amour, revenu des alcôves aux plaines, Berce des oiseaux d'or dans ses douces haleines; Quand peuplant de regards les loins silencieux, Les souvenirs charmeurs nous fixent de leurs yeux; Quand notre corps se fond dans la volupté d'être Et que de nouveaux sens lui demandent à naìtre: Moines, vos chants d'aurore ont des élans d'espoir Et des bruits retombants de cloche et d'encensoir. Vorige Volgende