Poèmes(1895)–Emile Verhaeren– Auteursrecht onbekendLes bords de la route. Les Flamandes. Les moines Vorige Volgende [pagina 10] [p. 10] Les brumes Brumes mornes d'hiver, meͨlancoliquement Et douloureusement, roulez sur mes pensées Et sur mon coeur vos longs linceuls d'enterrement Et de rameaux défunts et de feuilles froissées Et livides, tandis qu'au loin, vers l'horizon, Sous l'ouatement mouillé de la plaine dormante, Parmi les échos sourds et souffreteux, le son D'un angelus lassé se perd et se lamente Encore et va mourir dans le vide du soir, Si seul, si pauvre et si craintif, qu'une corneille, Blottie entre les gros arceaux d'un vieux voussoir, [pagina 11] [p. 11] A l'entendre gémir et sangloter, s'éveille Et doucement répond et se plaint à son tour A travers le silence entier que l'heure apporte, Et tout à coup se tait, croyant que dans la tour L'agonie est éteinte et que la cloche est morte. Vorige Volgende