La vie de la vénérable mère Elizabeth Strouven, fondatrice et première supérieure du monastère nommé le Mont Calvaire à Maestricht

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Preface du traducteur.

LA Vie, dont on donne ici la traduction, n'est point de celles qui par une multitude de faits extraordinaires ravissent tellement l'imagination des personnes qui les lisent, que toutes occupées de leur admiration, elles se flatent d'en pouvoir produire bientôt de pareils, & souvent avant d'avoir seulement donné, par une conduite Chrétienne, des preuves d'une vertu ordinaire. Ce que je dis, n'est pas pour condamner ni les Ouvrages, ni les Vies des Saints & des Saintes que l'Eglise approuve, quoique remplies d'extra-

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ses, de visions, & d'autres communications interieures ou exterieures, qu'elle juge elle-même plus admirables qu'imitables; mais afin que ceux & celles qui liront la Vie de la Venerable Mere Elizabeth, n'y cherchent rien de cette nature, ou que si quelquefois il leur paroît d'y trouver certains traits qui sortent des voies ordinaires, ils ne s'en occupent qu'autant qu'ils les rameneront à la pratique des regles du St Evangile, auxquelles seules il faut s'arrêter, comme elle a toûjours fait sans autre retour au tems des graces les plus sensibles, dont Dieu l'a quelquefois favorisée, sinon sur ses foiblesses & sur ses miseres, pour en devenir plus penitente, plus courageuse, plus humble, & plus obeïssante. C'est l'Esprit qui a toûjours conduit cette vertueuse Fille, & je m'assûre que quiconque lira cette Vie avec un desir simple & sincere d'attirer en soi ce même Esprit qu'elle avoit reçû de jesus-christ, il l'y découvrira par tout, & sera bien plus porté en lisant, à écouter & à suivre le Maître, qu'à admirer l'Ecoliere. Il

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y trouvera d'ailleurs peu de choses audessus de sa grace, s'il veut y être fidele, & peut-être peu au-dessus de sa propre experience, s'il a quelque teinture de la vie interieure. Aussi est-ce dans cette vûë que j'ai entrepis cette traduction en un tems, où plusiers ames reglées & vertueuses, mais sans direction, regardent les voies simples de l'Evangile comme inferieures à leurs graces ou à leurs talens, qu'ils s'imaginent quelquefois n'avoir reçûs de Dieu que pour se sauver, & sauver les autres par des chemins plus élevez que ceux du Maître Jesus-Christ, qui néanmoins est seul la voie, la verité, & la vie.