l'indivision du sol, et l'usufruit divisé et le fermage ainsi que la corvée payés par un tantième du rendement de la terre. Cette base doit être modifiée pour que la civilisation puisse progresser. Ce sera l'oeuvre certaine de l'avenir. La grande difficulté matérielle est l'irrigation qui ne peut se faire partiellement.
L'orateur expose la statistique des résultats de dix années (1852-1862); le total des bénéfices est de 729,000,000 florins, mais les dépenses par contre étaient en 1852 de 65 millions, en 1862 de 92,000,000 florins. La mère-patrie n'est donc pas une marâtre, elle a dû s'imposer de nobles sacrifices.
La population a augmenté considérablement; en 1851 elle était à Java de 9,186,000 habitants, et en 1861 de 12,000,000, soit une augmentation de 31 p.c., qui ne nous effraye pas parce que les moyens de production ont suivi la même marche.
Dans la même période décennale on a vu s'augmenter l'importation de 33 p.c. et l'exportation de 34 p.c.
Ces chiffres attestent d'heureux progrès qui n'ont pas échappé à l'attention de l'étranger. M. Mony rend hommage à ces résultats et propose nos colonies comme exemple à l'Angleterre pour la bonne harmonie entre l'indigène et l'Européen. Don Louis d'Estrada (Espagnol) atteste que le respect des institutions et usages du pays assure à la Hollande les meilleurs résultats de ses colonies, tant à l'avantage du gouvernement qu'à celui du pays. Nous ne nous arrêterons pas dans la voie de progrès.
M. Gallos, ancien directeur des colonies françaises, propose également la Hollande pour modèle.
L'orateur estime donc que la Hollande a bien fait, mais le progrès est possible surtout quand la prudence sert de guide.
La science sociale et la science économique ont leur puissance bienfaisante; elles peuvent avoir leur excès surtout par les mesures bonnes en principe, mais trop précipitées dans leur application. Il faut concilier les intérêts des colons et des indigènes.
M. Potvin s'attache à la seconde partie de la question, des devoirs des peuples envers les colonies. Le devoir et l'intérêt s'harmonisent en une équation exacte; son principe est que nul peuple n'a droit de conquête sur un sol occupé. Le droit des gens veut l'égalité des peuples. Sous prétexte de civilisation, de nombreux crimes de lèze-nation ont été accomplis; mais le fait existe, quelles sont ses conséquences au