Volledige werken. Deel 11. Brieven en dokumenten uit de jaren 1862-1866
(1977)– Multatuli– Auteursrechtelijk beschermd
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Amsterdam, le 17 Juin. Ma Loutjou chère! Je languis d'avoir de tes nouvelles. J'ai reçu ta lettre du 28 d'Avril dans laquelle tu me parles de cette condition pour aller à Lima. Mon Dieu, quel dommage que cela n'a pas réussi! Je t'ai écrit plus de trois lettres; la dernière je t'ai demandé si tu pouvais me donner quelque chose. 25 francs me ferait déjà beaucoup de plaisir. Oh, ne m'accuse pas d'indiscrétion, la misère est si pénible! Je dois encore attendre les résultats de quelques personnes qui tâcheront de me procurer quelque chose. Il y a question de retourner à Java, maisje ne sais pas si on pourra me procurer assez d'argent pour le voyage. Ma chérie, mon ange, je t'écrirai amplement si j'ai une réponse de toi, car je ne sais pas si mes lettres te parviennent. Ne doute jamais de mon coeur, comme je ne douterai jamais du tien. Oh, non, jamais. Je souffre beaucoup. Dekker n'a pas dîné depuis 16 jours; il n'avait que du pain sec. Et moi et Non, oui nous dînons, mais à crédit, et chaque fois que je me mets à table, les larmes me suffoquent. Ecris moi, ma petite Stéphanie, et je te dirai tout. Ne pense pas que je perds le courage. Non je veux triompher, je veux faire tout mon possible de sortir de cette misère, et de ne pas trop aigrir mon coeur; car si je perds les doux sentiments, alors je dois mourir. Mes enfants se portent bien. Edu fait beaucoup de progrès; il dessine vraiment admirablement. Non devient de plus en plus gentille et gracieuse. Salue ton mari de ma part et toi, ma chère enfant, je t'embrasse de tout mon coeur. Ton Everdine. |
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