Volledige werken. Deel 11. Brieven en dokumenten uit de jaren 1862-1866
(1977)– Multatuli– Auteursrechtelijk beschermd
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aanleiding van de nieuwe deense grondwet die in november 1863 was aangenomen. Bruxelles, 27 Février 64. ...Je suis sérieusement fachée. Toi qui sais comme je souffre quand tu es malade, tu ne me fais dire pas un mot. Je t'écris quoique très pressée. Pas un mot! Non, ma Loutjou, tu me navres le coeur. Ne saistu donc pas comme je t'aime? Tu ne me comprends pas, ma Loutjou! Ne lis-tu pas mes lettres? Ne t'ai je pas expliqué comme tes lettres me donnent du courage, et peux-tu alors me priver de ce bonheur? Mon enfant! Oh, je voudrais pleurer sur ton sein et tu me comprendrais, car je sais que tu es mon ange, mon enfant adorée. Ton coeur est trop sensible de faire de la peine et tu me comprends...
Chère Stéfanie, il faut que vous ayez été bien malade pour laisser Everdine sans aucune nouvelle directe pendant si longtemps. Elle en a été désolée, et ce soir encore, apprenant que vous vous trouviez mieux, elle espérait avoir quelques mots. De grâce, s'il vous fatigue trop d'écrire une longue lettre, écrivez quelques mots seulement ou priez madlle Sontroff de le faire. Car sérieusement, Everdine a souffert de votre silence. Elle vous aime tant! Figurez-vous que hier j'ai été sur le point d'aller voir la guerre en Schleswig-Holstein. Deux messieurs de Hollande venaient m'inviter de faire ce voyage en société de deux Japonais, des officiers de marine qui sont en Hollande pour apprendre leur état. J'avais beaucoup d'envie de les accompagner, mais la dépense m'a retenu. J'aime à voir la guerre, c.à.d. un pari qui des deux se montrera lâche le premier. Je lis dans l'Indépendance d'aujourd'hui que l'armée prussienne, après avoir subi le feu terrible de je ne sais quelle forteresse danoise, avait perdu 24 hommes de tués et de blessés. On irait en guerre pour rétablissement de santé. Les hommes sont lâches, et les militaires sont les hommes pas excellence. Il n'y a que les enfants au dessous de 14 ans et les femmes qui aient du courage. C'est triste, mais c'est vrai. Chère Stéfanie, voudriez-vous ne plus laisser Everdine si longtemps sans vos nouvelles? Je vous salue cordialement et vous prie de ne pas nous oublier sous votre beau ciel d'Italie, qui ne vaut pas le ciel des Indes. |
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