Prose et vers
(1838)–Johannes Kneppelhout– Auteursrechtvrij
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Stupides sommes-nous, aveugles, sourds! Nos sens
N'aperçoivent jamais que la rude matière,
Ne s'élèvent jamais à l'immense lumière,
Rétifs même à se mettre à leur métier et lents!
Comme le corps l'âme a des yeux, qui dans les champs
Invisibles, bien loin de l'aride poussière,
Pénétrent, la guidant vers le profond mystère
Du trépas ténébreux qui fauche nos parents.
Mais ces yeux de notre âme, ici du corps esclaves,
Ne peuvent secouer leurs terrestres entraves,
S'envoler tout d'un coup vers les cieux du bonheur;
Ils verraient sans cela tous ces morts en prière,
Pour leurs fils implorant la clémence du Père,
Et nous irions tous à la tombe sans peur!
Avril 1836.
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