auteurs sensitivistes. En ce qui concerne l'art, nous pouvons conclure qu'il existe des points communs avec les idées des peintres néerlandais de cette période, et en particulier avec les Impressionnistes d'Amsterdam, Van Gogh, Vester, Mathijs Maris, Thorn Prikker, Toorop et les Luministes d'Amsterdam. Il faut signaler qu'il s'agit, ici, non seulement des conceptions des artistes eux-mêmes mais aussi des idées qui leur sont attribuées par les critiques d'art de l'époque.
En ce qui concerne la littérature, les sensitivistes se sont principalement référés à des auteurs de langue française: les frères Goncourt, Maurice Barrès, Joris Karl Huysmans, Maurice Maeterlinck. Même si leur façon de travailler était très éclectique, les Sensitivistes néerlandais ont certainement été inspirés par le travail et les conceptions de ces auteurs francophones. Cependant, le Sensitivisme qu'ils voulaient réaliser n'avait pas encore - d'après eux - été accompli pleinement dans la littérature étrangère. Ils ont pourtant reconnus, chez certains auteurs et dans certaines de leurs théories, des aspects qui les intéressaient et qui accelerèrent leur propre réflexion, donnant ainsi une forme nouvelle à la littérature. En ce qui concerne le monde des idées au sens large, il est évident que le fait de tendre, d'une façon ou d'un autre, vers une dimension métaphysique à portée de l'expérience humaine ainsi que la mise en relation de cette expérience avec l'activité artistique, sont caractéristiques de l'ensemble des écrits philosophiques lus par les sensitivistes. On pense en particulier à des auteurs comme Van Eeden, Du Prel, Schuré, Maeterlinck, Emerson et De Guaita.
Dans le quatrième chapître, nous étudions en détail un certain nombre de romans et récits, caractéristiques du Sensitivisme. Conformément à ce qui a été défini dans les chapîtres précédents comme typiquement sensitiviste, nous étudierons les auteurs suivants: Couperus, Van Deyssel, Hofker, Van Oudshoorn et quelques autres. Ceci nous amènera alors à formuler une ébauche plus précise du Sensitivisme.
Dans le dernier chapître, nous évaluons finalement la position du Sensitivisme, à l'intérieur de l'ensemble des courants littéraires, à l'aube du vingtième siècle. Nous pouvons conclure qu'il s'agit plutôt d'une tendance littéraire, c'est-à-dire d'une direction littéraire repérable mais non dominante et apparentée au Naturalisme. Finalement, nous comparons ces résultats avec ce qui a été publié, à ce jour et sur ce sujet, dans l'histoire de la littérature.
(Vertaling: C.L.B. de Groot)