Appendice IV
Au supplément à la correspondance.
Les Apographa.
Comme on peut le voir à la p. X de notre T. I, les copies des lettres dont sont remplis les deux Volumes intitulés ‘Christiani Hugenii Epistolarum Apographa’ diffèrent souvent beaucoup des lettres elles-mêmes. Lorsque nous ne possédons que la ‘copie’ d'une lettre nous ne pouvons affirmer que la lettre elle-même n'était pas plus ample et que le choix des mots était partout celui de la ‘copie’. Mais la ‘copie’ contient aussi parfois des passages qui ne se trouvent pas dans la lettre: le copiste, comme nous l'avons dit, doit s'être servi d'autres lettres encore et avoir arrangé les choses à sa manière.
C'est ainsi - pour en donner un seul exemple - que la ‘copie’ de la lettre du 6 janvier 1668 (T. VI, p. 171) de Christiaan au frère Lodewijk débute comme suit:
Si vous avez persisté dans vostre dessein des Carioles, je seray fort aise d'en apprendre le succes, qui ne sera pas peutestre tout a fait conforme a vostre attente, car il faut que vous saschiez, que le cahos de vostre chaise sera toujours deux fois si grand, que de celles qui sont entre le cheval et la roue, au lieu que les autres n'en font que la moitié. I'aij veu icij quelque chose de semblable, c'est a dire des chaises suspendues par dessus l'axe des roues, quoique non pas avec des arcs; surle pliement desquels il ij auroit bien encore a raisonner, mais il n'ij a rien de tel que l'experience. Au reste, il me semble qu'il ij a une speculation plaisante a considerer ce que doit faire vostre arc en se pliant, parce qu'on peut douter si par ce mouvement vostre chaise se baissera ou se haussera. car ses deux bouts lors qu'il plie, doivent s'approcher tant soit peu, et se hausser par consequent, pendant que d'un autre costé, le milieu de la chorde descend. l'Experience vous fera veoir lequel des deux mouvemens prevaudra lesquels s'ils s'egaloient d'avantage, vostre Cariole seroit rude tout autant qu'une Carre ordinaire sans suspension. Toute cette partie fait défaut dans la lettre du T. VI. Les premières sept lignes sont empruntées à une lettre du 2 décembre, les autres à une lettre du 9 décembre 1667 (T. VI, p. 165 et 169).
Ie ne sais si vous estes de retour de Zuylichem...etc.
D'après la p. X du T. I les copies auraient été écrites ‘par un cousin de notre auteur’, c. à. d. de Christiaan. Nous ignorons la source de cette information, et nous devons avouer qu'il nous semble bien plus probable que les copies soient l'oeuvre d'un neveu.
L'écriture est la même, nous semble-t-il, que celle du ‘Memorie raekende de verblijven van de Heer Christiaen Huijgens in Engelandt’ (Appendice précédent).