Appendice IV
Au cosmotheoros.
Cet Appendice est emprunté à la même feuille que l'Appendice précédent.
Singuliere action de Dieu de produire les hommes et les animaux sur la Terre.
Pourquoi le P. Daniel ne faisoit il pas demeurer des Cartes court en creant son monde, cum ventum est ad animalia et plantas?
Nous avons consulté la Nouvelle Edition de 1703 (Paris, D. Mariette) du ‘Voyage du Monde de Descartes’ par le Père G. Daniel, de la Compagnie de Jésus; historiographe bien connu qui vécut de 1649 à 1728. Cette édition (exemplaire de la Bibliothèque de l'Université de Leiden) contient une note écrite d'après laquelle l'‘Avis’ est le même que celui de la première édition ‘faite à Paris chés la Veuve Bénard en 1691’. C'est sans doute cette première édition que Huygens a consultée [Catalogue de vente de 1695, Libri math. in octavo 43 ‘Voyage du monde de Descartes’ sans date], non pas la traduction latine ‘Iter per Mundum Cartesii’, qui parut à Amsterdam en 1694 chez A. Wolfgang. En combattant Descartes, l'auteur ne dit en effet rien sur la genèse des animaux et des plantes, dont Descartes dans son Monde [‘Le Monde ou Traité de la Lumiere et des autres principaux objets des sens etc.’, Paris, M. Bobin & N. le Gras, 1664] n'avait rien dit non plus: il s'était contenté de parler de la genèse nullement miraculeuse du monde inorganique. (Bien entendu: la matière étant donnée. Voyez sur la genèse de la matière d'après Descartes la l. 5 de la p. 662 qui précède).
Comparez ce que Huygens écrit à Leibniz sur ce sujet en juillet 1692 (T. X, p. 303-304).
Il convient sans doute de remarquer ici que d'après Descartes métaphysicien il y a lieu de parler d'un concours de Dieu dans tout mouvement - ce qui n'est nullement l'avis de Huygens; voyez le dernier alinéa de la p. 536 -: Principia Philosophiae, Pars secunda, § XXXVI: ‘Deum esse primariam motus causam & eandem semper motus quantitatem in universo conservare; generalem [causam motus] quod attinet, manifestum mihi videtur illam non aliam esse quàm Deum ipsum qui materiam simul cum motu & quiete in principio creavit, jamque per solum suum concursum ordinarium tantundem motus & quietis in ea tota quantum tunc posuit conservat’.