Oeuvres complètes. Tome VII. Correspondance 1670-1675
(1897)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 2001.
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ceste conuersation. Au sortir de la quelle il n'a pû se saouler de me tesmoigner auec combien destonnement il a veu V.A. comprendre les dernieres subtilitez de la matiere plus promptement qu'il n'a eu moyen de les exposer. Pour moy Monseigneur ce rapport ne m'a nullement surpris. J'ay sceu de fort longtemps (et qui ne le sçait pas?) tant de ce qui est du grand coeur de V.A. que de la vaste estendue de son genie en toute sorte de sçauoir. Mais ce que j'ay touiours admiré de plus parmi tant de qualitez incomparables, c'est de les auoir sceu et veu accompagnées de ceste douceur et bienveillance si noble et si exemplaire qui brille en toutes ses actions et qui, pour dire tout, a bien faict juger à la petite Prouince d'Utrecht, que si d'abord V.A. s'y fust trouuée beaucoup de bons bastimens et beaucoup de beaux plantages innocens seroyent encor sur pied, dont la destruction et le rauage n'a de rien serui à personneGa naar voetnoot1). C'est donc, monseigneur, la connoissance et le souuenir de ceste mesme douceur et discretion tant renommée qui m'a faict prendre la liberté de souffrir que vostre Alt. fust importunee de ma part sur la restitution d'un pauure volume de ma main, inutile à tout le monde qu'à mon fils aisne, faisant presentement la charge dans la quelle dieu m'a laisse viellirGa naar voetnoot2). Je retourne monseigneur à vous rendre le tres-humble remercimens que je doibs de ce surcroist de nouuelle obligation que V.A. a esté contente de s'acquerir sur moy en ceste occasion et la supplie de croire, que le plus interessé en ce bienfaict, qui me doibt suruiure s'il plaist à dieu ne cessera d'en reconnoistre la faueur par ses tres-humbles respects et obeissances, et que pour le Pere, tant qu'il luy restera un jour de ceste vie qui va finir, il se tiendra tres-heureux de le pouuoir employer à faire paroistre à quel point il estime la grace de se pouuoir dire etc. |
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