No 1680.
Constantyn Huygens, père, à Colbert.
20 décembre 1668.
La minute se trouve à Amsterdam, Académie Royale des Sciences.
20 decembre 1668.
A Monsieur Colbert.
Monsieur
Je trouue d'ordinaire les lettres de mon fils, qui est pardelà, si remplies des tesmoignages qu'il ne cesse de me rendre de vos bontez en son endroict que je ne sçaurois plus obmettre de m'acquitter auec toutes les expressions possibles du parfaict ressentiment que j'en aij. Il est tres vraij, Monsieur que sa douce humeur joincte au grand sçauoir qu'il possede sont cause qu'à l'aage où je suis parvenu et qui ne scauroit plus gueres durer, je me passe de sa conuersation auec assez de regret et de desplaisir. mais d'autre costé le voijant en si bonne main que la vostre, Monsieur par qui le Roij m'a faict l'honneur de me le faire demander pour son seruiceGa naar voetnoot1), ie ne sçaurois dissimuler, que cela me tient lieu d'une forte consolation. Je vous supplie treshumblement Monsieur, d'aggreer que ces lignes puissent seruir de quelque marque des obligations que j'avouë vous auoir pour un si grand bienfaict, dont j'espere que vous daignerez nous continuer la grace, sans considerer le peu de pouuoir que nous auons de la reconnoistre par des seruices qui vous importent. Son Altesse Monseigneur vient de requerir l'entremise de ce Garçon, en une Commission fort esloignée de son naturel et de son Algebre. Permettez moij, s'il vous plaist, Monsieur, d'esperer, que comme la chose dont il s'agit est fort juste et raisonnable, Vous aurez bien la bonté d'empescher s'il est possible que ce premier emploij dont on l'honore, mais qui n'aura point de suitte, si je suis capable de le preuenir, ne vienne pas à s'eschouër soubs sa conduitte. Je vous en supplie auec toute la submission que je doibs, et demeure, comme je doibs, sans reserue etc.