Briefwisseling. Deel 6: 1663-1687
(1917)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend
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7130. Aan prins Willem IIIGa naar voetnoot1). (K.A.)Je vien de recevoir du Sieur Eckart l'estat des interests de toutes les pretensions de V.A. en Bourgoigne, et le fay transcrire pour le mettre entre les mains de M. le raedtpensionnaire avec le premier estat, contenant les capitaulx, ainsi qu'il a pleu à V.A. me l'ordonner. Il m'escrit de Besançon de l'11e et dit, qu'il alloit partir dans la sepmaine prochaine, qui estoit à quatre jours de là. De sorte que son retour se reglera sur le sejour qu'il aura à faire à Paris, où je ne sçay s'il trouvera parmi nos ambassadeursGa naar voetnoot2) tout le zele que j'y souhaitte pour les interests de V.A. de la façon qu'on m'en parle. J'envoye par ce mesme ordinaire à M. de DijckveltGa naar voetnoot3) ce qui leur vient hors du pacquet de V.A. de ce gentilhomme qui a faict sa depesche dans la foire de BeaucaireGa naar voetnoot4) touchant les mortifications apparentes de nostre evesqueGa naar voetnoot5), qui commence un peu tard à se reconnoistre. Il sera temps que nos petits Mess.rs d'Orange en fassent autant, car certes la bonté de V.A. semble tourner leurs sottises en insolence. Jamais nous n'eussions creu, qu'ils se fussent emancipez jusqu'à toucher à un traitté clos et signé par V.S. Il ne faut pas doubter, qu'ils trouvent des raissonnemens d'apparence à pallier ceste licence, mais à nostre jugement, de quelque poids que puissent estre ces raisonnemens, ce n'estoit point à eux à rien alterer sans connoissance et adveu preallable de V.A. Bref, quand je considere la conduitte de toutes ces testes, qui à present se trouvent presque tout le fort des affaires en mainGa naar voetnoot6), et les discrepances et les subdivisions qui se trouvent entre ceux là mesmes, qui semblent concourrir maintenant au dessein de debusquer le fermier, à pure intention de monter sur sa bresche, je me represente vivement tout ce que j'ay veu, et connu, et souffert il y a quatorze ans de ces diables d'esprits raffinez d'Orange et de Provence, et me retrenche tousjours dans la maxime que j'y ay apprise qu'il ne faut s'y fier à personne. Si cependant cest Estat se pourra gouverner en paix entre tant de testes où chascune s'esgale à celle de son compagnon, c'est ce que je doibs laisser à la haute prudence de V.A., mais ces principes me font peur. On m'est venu parler du portraict original de l'Empereur Charles V de la main de Titian, qu'on offre à vendre pour mille ducatons. J'ay ven feu Monseign.r le Prince Henri fort rejouï de la copie que luy en avoit procuré mylord CecylGa naar voetnoot7), general de nos trouppes angloises lors du siege de Boisleducq en 1629, et croy que V.A. sçait encor où est ceste copie, mais 3000 et autant de livres font une grosse somme. Au retour de V.A. elle pourrajuger combien cest original luy pourroit sembler valoir, et jusques où l'ardeur italienne de Zeelhem pourroit ayder à porter sa curiosité. A la Haye, ce 24e Aoust 1679. |
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