Briefwisseling. Deel 6: 1663-1687
(1917)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend7077. Aan N. OudartGa naar voetnoot5). (K.A.)Je suis marry, Monsieur, de veoir le trouble où vous a engagé la fausse | |
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adresse d'un pacquet chargé de mes bagatelles, et où il n'y avoit rien qui meritast que vous en regrettassiez la perte. Je plains d'ailleurs la peine que vous avez voulu prendre à me faire entendre en Angleterre, où tout fourmille de si grands esprits, que mes pauvres productions ne sçauroyent monter à rien qui approche du moindre moyen de les satisfaire. Cependant quand la pensée vous en est venue, j'eusse bien souhaitté qu'il vous eust plû me traduire plustost que de paraphraser, ce qui ne se faict pas sans s'escarter de l'intention de l'autem, par voye de prests ou d'emprunts, selon mesme que le vers et ses pieds et sa rime y portent le paraphraste. On devient à leur oster des choses où il a le plus visé, ou à leur faire dire à quoy ils n'ont jamais pensé; et comme tout fol abonde en son sens, ces alterations leur sont chatouïllleuses. Je crains qu'en France - d'où on mande aussi que d'illustres plumes sont apres à me faire parler François - il pourra m'arriver quelque embaras de ceste nature, et que les French dogs - comme on les nomme à Londre - me forceront d'abboyer à leur mode, entre autres, qu'ils me feront parler au Roy, quod quam studiosissime vitavi, sans nommer que le païs on la nation. Encor est ce quelque chose, que ces presumptueux ont daigné juger la petite piece digne de leur vermin et d'aller parler au Roy en ce sens. Il importe peu que mes inscriptions ayent esté employées à la colonne ou non. Je demeure fort satisfaict de ce qu'une personne si entendue que M.r le surveyorGa naar voetnoot1) y ayt trouvé quelque goust, jusques à en faire part au magistrat, et leur ayt faict paroistre de ma bonne volonté à l'endroict de leur grande et tres-noble Cité. Je vous supplie de bien asseurer cest excellent personnage de ma veritable estime de son grand merite et ma tres-ardente affection à son service. Pour ce qui est du vostre, Mons.r, je seray tousjours bien ayse d'y contribuer ce que vous jugerez estre de mon pouvoir. S'il vous plaist m'expliquer que c'est que vous entendez pourchasser aupres de S.A., j'en aviseray avec Zeelhem, qui la void à toute heure du jour, et jamais ne tiendra à nous, que vous ne soyez servi au possible ..... 18 Feb. 1678. |
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