Briefwisseling. Deel 6: 1663-1687

6923. Aan prins Willem III²⁾. (K.A.)

Messieurs de la Chambre des comptes d'Hollande, ne voulant rien ordonner ny entreprendre que du bon plaisir de V.A. et se trouvans pressez de la saison, ont desiré que j'eusse l'honneur de communiquer à V.A. les projets cy joints, pour bien et decemment replanter icy à l'entrée du bois ce grand espace, que nostre folie de l'an passé y a depesché de toute verdure. Van Swieten³⁾ et Post⁴⁾ y ont formé chascun leur dessein apart, mais nous croyons que V.A. n'aura point de peine à choisir, ceux de Post estants bien mieux fondez en toute raison et bienseance. Aussy M. le prince Maurice, qui est icy depuis peu de jours, et rien qu'en disposition mediocre, est tout à faict pour le dernier, et nommément pour celuy du grand quarré, qui est une plaine de plus de deux mergen de terre, et peut servir à exercer grand nombre de milice, et à tous autres divertissemens; le pauvre Coecamp, qui a tant souffert, demeurant espargné et en repos, pour la heronnerie et les bestes fauves qu'on y peut nourrir. Sur les mesmes cartes V.A. trouvera le dessein de continuer la grande allée de tilieux, qui va de devant Tromp jusqu'au pont du bois, et passeroit outre jusqu'au bout dudit Coecamp. Je croy que V.A. n'ayme guere à abattre des grands arbres, qui sont si longues années à venir, mais comme desjà l'aage en a extirpé plusieurs, et qu'on n'auroit que faire d'en oster presque que vers le midy, du costé du Coecamp, l'espace du costé du nord estant fort large et rempli d'arbres, pour bien couvrir les nouveaux tillieux du mauvais vent, cesdits Mess.^rs des Comptes sont d'advis que ceste si ample allée formeroit une assez magnifique entrée du bois à la Haye. Post aussi l'a faicte de rangs doubles, afin que les petites allées de costé, separées de la grande par balustres ou piliers, comme au Voorhout, puissent servir aux gens de pied, sans estre incommodez de carosses. V.A. est suppliée de se vouloir expliquer sur ces grandes deliberations, dont on ne hasteroit pas de l'importuner, ne fust qu'il importe d'employer la saison, si ce n'est pour planter d'abord, au moins pour remuer la terre, et la laisser geler, qui fera grand bien aux arbres.

Je demeure tousjours en attente des derniers ordres de V.A. sur ce present de Bruxelles⁵⁾, qui aura moins de grace, si on ne le produit promtement et avant que ce conseiller part pour Espagne.

Par une lettre de ceux de la ville de Courthezon pres d'Orange, V.A. verra, s'il luy plaist, par quels motifs ils proposent de pouvoir estre assermentez au comte d'Auvergne, en cas qu'il devienne maistre du chasteau et de la princi-

2) Kopie van andere hand.

3) Misschien de landmeester zie blz. 19.

4) Zie II, blz. 437.

5) Zie No. 6914 en 6916.

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pauté. Ceux du Parlement font ceste ouverture aussi de leur costé, pour eviter de plus grands maux, mais sans vouloir entendre à rien, que de la permission de V.A. qui pourroit faire semblant de n'en avoir point de connoissance, et les laisser authoriser soubs main par ceux du Conseil, de quoy ils demeureroyent contents. Comme cecy concerne l'interest de V.A. d'assez près, j'ose esperer qu'elle aura la bonté de me commander que c'est qu'elle juge qu'on pourra mander à ces gens. Il y a d'ailleurs bien à penser, s'il sera bon, de laisser absolument conquerir le chasteau par force, au lieu de capituler, pour y sauver les chartres et le beau canon, qui peut valoir une assez grande somme d'argent. A la Haye, ce 21^e Nov. 1673.