Briefwisseling. Deel 6: 1663-1687
(1917)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend6786. S. Chieze. (L.B.)Vostre lettre, Monsieur, du 5/15 Janvier arriva icy le 15 du courrant et peu de jours auparavant M.r de Godolfin avoit receu par voye indirecte celle que S.A. luy a escrite. Le secours que je recevois en toutes occasions de ce ministre va apparemment estre redoublé par la presence et le zele de M.r de Beverning, qui arriva icy le 6 de ce mois. Sur l'advis qu'il me donna de sa marche je le fus attendre à trois lieues d'icy, et comme il me parut fort extenué de son voyage, et d'une fluxion sur la poitrine que luy ont causé les fievres quartes qui le tourmentent encor, je le persuaday d'entrer à Madrid incognito, ce qu'il a fait, s'estant excusé à cause de sa maladie du traictement qu'on luy preparoit dans la maison du Roy, pour gaigner tems dans ses affaires. J'ay esté presenter à la Reyne par M.r D. Pedro Fernandez del Campo, secretaire du despesche universel, les lettres de creance et memoires de S. Ex.e, affin que S.M. luy nomme un commissaire pour traitter d'affaires, attendant qu'il soit en estat d'aller à l'audiance publique de S.M. Ces lettres et memoires ont esté renvoyées au Conseil d'Estat, qui n'en ira pas à mon advis un pas plus viste que dans les affaires ordinaires, et vous avez raison, Monsieur, de prevoir de grandes et innumerables longueurs à celle de S.A., à moins que la presence, les soins et l'activité de M.r l'ambassadeur ne tranchent le noeud, en quoy il aura besoin d'un peu plus de patience qu'il n'en tesmoigne pour encores. - Je vois par vostre lettre que M.r le comte de Molina s'est recrié sur la nomination du marquis de la Fuente; il seroit à souhaitter que sa sollicitation et son amitié fit aller celluy cy plus viste, mais je me fie plus sur l'infatigabilité avec laquelle je le presse que sur toutes les recommandations du monde. Ledit marquis me dit ces jours passez que la Reyne avoit respondu favorablement à mon dernier memorial, et que nous pourrions travailler à la liquidation des sommes contenues au traitté du 12 Octob. 1651Ga naar voetnoot2); je le presse maintenant tous les jours, et j'espere que demain il ne pourra pas se desdire de me nommer un jour fixe. Sur les apparences qu'il y a que S.A. sera bientost de retour à la Haye, aussy bien qu'en tout cas, sur ce que M.r de Buysero me marque qu'il envoye à Londres copie de toutes mes lettres, vous agréerez, Monsieur, que par le destail je me remette à une assez longue lettre que j'en viens d'escrire à M.r de Buysero, ou vous verrez le sentiment de mondit S.r de Beverning sur les pretensions de S.A., pour le succez desquelles il me dit avoir un coup de reserve. Dieu benie l'ouvrage, comme il semble avoir fait en Angleterre. La BourguignoteGa naar voetnoot3) vous rend tres humbles graces de vostre souvenir, et le Sebastianille que vous luy souhaittez ne tardera pas quatre mois de paroistre. Je suis ravy que D. Christiano se soit declaradamente remis au nombre des vivans, que l'on me le marque de chez vous, meditant son retour en France apres le vostre de Londres, que je vous souhaitte autant heureux que je suis ..... A Madrid, le 18 Fevrier 1671. |
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