Briefwisseling. Deel 6: 1663-1687
(1917)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend6419. Aan J. Sauzin. (H.A.)Ik heb eene massa brieven van u en anderen uit Oranje ontvangen. ‘Ce qu'il y a de plus important en tout cela c'a esté l'article de la verification des droicts de S.A. sur le RhoneGa naar voetnoot1), et l'estat des payemens de nos fermiersGa naar voetnoot2). J'ay veillé quant au premier, et apres avoir eu l'honneur d'en entretenir le Roy à mon audience de congé que j'eus le 23e du mois passé, par ordre de S.M. j'en ay mis un memoire entre les mains de Messieurs les ministres, dans lequel quoyque j'eusse fourré tous les plus plausibles argumens ou pretextes dont j'avoy pu m'aviser, pour tirer ceste affaire en longueur, en evitant ceste production tant qu'il seroit possible, on n'a pas laissé d'abord de nous regler pour tout delay à un nouveau terme de trois mois prochains. De quoy ayant pris la liberté de me plaindre comme d'une rigueur à laquelle il ne nous estoit possible de satisfaire, cest arrest enfin a esté changé de trois en six mois. Apres lesquels on pourra veoir ce qu'il y aura moyen d'obtenir de plus. Mais ce n'est pas pour s'en promettre grand' chose, car de la façon dont on s'y prend icy tost ou tard il faudra satisfaire aux ordonnances du Roy. Je ne sçay si je pourray avoir l'arrest avant que cest ordinaire parte; s'il n'est prest, le prochain vous le portera. Pour ce qui est de l'estat auquel nous en sommes avec nos fermiers, en voyci un abregé, tel qu'ils l'ont avoué aujourdhuy mesme. Dans leurs memoires ils nous avoyent à chasque fois ramené en depense 1o. les 24000 ℔ tenans lieu de caution, 2o. leur pretension pour la cessation de la Monoye, et 3o. les fraix pretendus faicts par eux au subject de la querelle du peage. Mais enfin, et apres bien de la peine, ils se sont laissez convaincre de ce qu'il n'est pas temps encor de porter aucun desdits trois articles en ligne de compte. Sur le 4o. touchant les 20000 ℔ saisies, ils n'ont pas manqué de mouvoir aussi force difficultez, en ce que je pretendois sans raison, disoyent il[s], les obliger de fournir de l'argent comptant sur des arrests d'une mainlevée conditionnelle etc. Apres tout ils se sont laissez disposer à depescher en ma presence l'ordre que vous voyez cy joinct au Sieur de S.t Clement, pour le payement de 20000 ℔ pardelà, promettans de me fournir icy ce qui reste pour la closture de mondit compte abregé, avant que je parte de ceste ville. Par où comme vous voyez qu'ils auront satisfaict à tout ce que presentement on peut exiger d'eux, il est juste que sans plus de delay ni surceanse les mainlevées absolues de ce qui a esté saisi soyent decretées, et sera bon que vous en informiez Mess.rs de Lubieres | |
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et d'Alenson, comme aussi Mess.rs du Bureau en leur exhibant ceste lettre, afin qu'il n'y ayt point de faute en ce que j'ay promis de mon costé. Il restera de vuider les susdists differens touchant la Monoye et le peage, soit à l'amiable ou par voye de justice. Je leur en ay donné le choix, mais ils sont plus portez au premier, et disent que le S.r de S.t Clement et d'autres seront authorisez pour cela de leur part. Ce sera matiere d'entretien de bouche, quand je seray à Orange, vers où je m'achemineray dans la sepmaine qui vient, s'il est possible. A present on ne parle que de malheurs arrivez par les chemins tous couverts de ces grandes eaux. L'ordre que le Roy a faict depescher pour M. le commandeur de GaultGa naar voetnoot1), ou en son absence à celuy qui commande au chasteau, porte en termes, qu' aussitost qu'il l'aura receu, il ayt à en faire vuider la garnison, et consigner ledit chasteau entre mes mains, en me le remettant sans aucune difficulté, et en me faisant deslivrer sincerement et de bonne foy les canons, armes, munitions de guerre, et autres choses generalement quelconques qui se trouveront appartenir à S.A. suivant l'inventaire qui en a esté faict lorsque ledit S.r commandeur y est entré. - Je ne puis encor vous mander de quelle maniere il sera bon de proceder en cela. Je croy que par le prochain vous en recevrez mes directions. Apres quoy j'espere, Dieu aydant, d'en aller plus expedier de bouche sur les lieux, qu'on ne pourroit faire par escrit en bien de mains [pleines] de papier. Sans toucher donc à d'autres particularitez de vos dernieres brouïlleries, où je trouve les verbaux fort discrepans de part et d'autre, je finis en vous asseurant que vous me trouverez tousjours’ ..... Par., 1 Mart. 1665. |
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