Briefwisseling. Deel 6: 1663-1687
(1917)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend6205. Aan M. de BrandtGa naar voetnoot2). (H.A.)J'avoy la plume sur le papier pour vous supplier de me tirer de la peine où je me suis trouvé de ce que je n'apprenois aucune nouvelle de ce que mon pacquet du 15/25 du mois passéGa naar voetnoot3) pouvoit estre devenu, quand la vostre du 14/24 du courant m'en a tiré en effect. J'y voy, Monsieur, la peine qu'il vous a pleu vous donner à mon instance à l'endroict de ce comte de S.t Albans duquel vous jugez à peu près comme moy. Je vous rends tres-humble grace de ceste entremise, et vous asseure bien que j'en rendray le compte que je doibs et où il appartient. Remarquez, s'il vous plaist, que par ce mesme ordinaire, et tout au mesme instant la benoiste response de ce S.r comte m'a esté apportée. Je ne puis scavoir, si elle a vielli en Angleterre ou bien icy; tant y a qu'elle est plus anciene que la vostre de sept jours. En voyci une copie, que je n'ay pas voulu manquer de vous communiquer, afin que vous puissiez faire comparaison de la mine et des paroles du personnage avec son discours par escrit, Il est vray qu'il a passé icy par les mains de Monsieur le Premier une lettre de l'abbé de Montaigu à Monsieur le Tellier, mais Dieu sçait combien la teneur en aura esté conforme aux ordres de la Reine. Pour y proceder franchement, il falloit me l'avoir envoyée à cachet volant, et j'eusse pû m'en prevaloir. Mais je ne tiens pas cest auteur de meilleure foy que l'autreGa naar voetnoot4). Cependant c'est parmi ces Messieurs qu'est la source de toutes nos traverses, et le tout en faveur d'un coquin de Beauregard, duquel si Sylvius se rend l'advocat à Orange, apres avoir tant condamné son procedé en ma presence, il faict un tour de perfidie et d'ingratitude envers la Maison d'où il a tiré tout ce qu'il a d'honneur au monde. Icy mylord Hollis demeure tousjours accroché sur ce malheureux different, qui empesche son entrée, et en suitte me faict languir dans un chagrin indicible. Il espere pourtant d'en veoir la fin en peu de jours, par où, comme aussi par les offices que nous va renouveller Monsieur le baron de Blumenthal j'iray, s'il plaist à Dieu, veoir un peu plus clair dans mon avenir. Si pardelà, Monsieur, vous apprenez chose que vous jugiez qu'il m'importe de ne point ignorer, j'espere que vous aurez la bonté de m'en faire part à vostre loisir, et au reste me voudrez tousjours continuer la grace de me croire ..... A Paris, 19/29 Dec. 1663. Vous voyez comme le c[omte] de S.t Albans me paye d'un galimatias affecté, sans toucher seulement à ce que je luy avoy demandé. Je pense, Monsieur, que si vous auriez occasion de veoir l'abbé Montagu, vous en tireriez beaucoup plus de raison, et peut estre ne voudroit il pas nous refuser une seconde lettre à M. le Tellier, pour faire lever l'embaras que l'on donne à nos finances, qui cause que les fermiers nous refusent tout payement, et comme vous | |
[pagina 32]
| |
avez veu, c'estoit là le grand suject de ma lettre. Puis aussi que le comte mande que l'abbé a receu response de Monsieur le Tellier; je pense qu'il n'est pas hors de propos de luy demander à la veoir, au moins d'en vouloir un peu expliquer le contenu, ce que luy proposant, comme de par S.A. Madame la Princesse Douariere, je croy qu'il ne voudra pas le refuser. |
|