Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend6044. Aan J. Sauzin. (H.A.)Ma derniere fut du 2e de ce moisGa naar voetnoot1). Depuis, sçavoir le 6e, j'ay receu vostre depesche du 21 Febvrier et le 9e celle du dernierGa naar voetnoot2), ce qui est assez regulier, mais je ne sçay d'où vient que je n'ay receu que le mesme 9e les deux de M. de Lubieres du 21 et 23 FebvrierGa naar voetnoot3). Vous feriez mieux de joindre vos pacquets ensemble, quand il y a chose dont vous estimez qu'il importe que je sois informé de deux costez, ce qui n'est pas tousjours necessaire, et en se rapportant parfois l'un à l'autre on peut espargner multum olei et operae. La principale chose qui nous donne matiere d'escrire est l'embaras qui se trouve dans la perception de nos revenus. Dorenavant, s'il plaist à Dieu, cela cessera, et sans doubte vous aurez apprins pardelà comme par arrest du 28e Febvrier l'ordonnance de M. le commandeur de Gaut qui causoit ce desordre a esté cassée, et à luy mesme ordonné de donner et faire donner à noz fermiers toute ayde et assistence au recouvrement de nos droicts et revenus. Je ne vous envoye point de copie de cest escrit, parce qu'il y est parlé d'une reserve de 20 m. livres pour les pretentions de M. de Beauregard, disposition si prejudiciable à l'autorité de S.A. que je me suis trouvé obligé de m'en plaindre, avec instance et priere que ceste clause en puisse estre ostée. Cependant le S.r Alibert ouvre la boursse comme il doibt, et vient de payer une des ordonnances de S.A. que je vous ay dit avoir par devers moy, et promet de satisfaire à l'autre au premier jour. - Tandis que j'escris arrive vostre lettre du 7e Ga naar voetnoot4) dont j'envoye un double à la Haye, comme j'ay accoustumé de faire de tout ce qui me vient de là. Que personne ne se mette en peine de ce que l'argent sort de la principauté. Pense-on qu'on ne sçait pas que les officiers, les ouvrages etc. doibvent estre payez et qu'on ne s'avisera pas d'y laisser pour cela ce qu'il faut? Au nom de Dieu, que chascun se mesle de ses affaires et agisse comme il pretend en respondre à son Maistre, à qui on n'a que faire de rien prescrire. Vous recevrez cy joincte une response de S.A.M. qui ne vous portera pas peu de consolation. Vous ferez bien de ne vous en prevaloir pas comme pour en braver ou aigrir personne, mais la communiquer discretement partout ou vous jugerez qu'elle puisse faire du bien, tant envers les bons qu'à l'endroit des detracquez, car il y a dans ce bon texte de quoy faire prouffiter les uns | |
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et les autres. S.A. m'ordonne en suitte de vous advertir qu'elle n'affecte point ceste qualité de Regente, que vous luy donnez, desirant qu'à l'avenir vous ne vous en serviez plus. En effect, vous sçavez que la Tutele est regente de la personne et des biens de S.A. Monseigneur, et comme S.A.M. agit seule pour tous, qu'on n'a que faire de la specifier plus regente d'un costé que d'autre. - Soyez adverti de vous à moy que par le S.r de Martinon j'ay faict demander au S.r de Beauregard qu'il me declare par escrit de sa main s'il pretende se prevaloir de ladite clause de l'arrest du Roy, et que quand mesmes il aura dit et signé que non - comme son amy ose m'asseurer qu'il fera - on n'en croira rien qu'on ne voye qu'il verifie sa parole par les effects, c'est à dire qu'il laisse disposer S.A. de son bien, et en renonçant à toute autre intervention n'implore que sa bonté et sa justice, que desjà on luy a faict promettre si formellement. Ayez l'oeil sur ce qui se passe, et ne cessez, s'il vous plaist, de m'en donner advis. Je vous ay assez entretenu sur le subject des prisonniers par de mes precedentes. Je prie Dieu de vous benir de toute prosperité ..... A Paris, 16e Mars 1663. Le S.r de Beauregard s'est plaint au S.r de Martinon d'une lettre injurieuse en son regard que je vous auroy escritte, et cestuyci s'est trouvé bien estonné quand je luy ay faict veoir que c'est ceste lettre mesme que je luy avoy communiquée avant que l'envoyer, qu'il avoit tant louée, et de laquelle il m'avoit tant recommandé de procurer que son ami eust une copie. |
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