Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5975. Aan J. Sauzin. (H.A.)Ma derniere fut du 21e du courantGa naar voetnoot1). Elle vous aura informé à plein de ce que je fay ici, pour aller au devant de toutes les nouvelles brouïlleries qu'on me suscite tous les jours à Orange. Si vous estiez aussi loin audelà de la Mer mediterranée que vous estes pardeça, vous ne sçauriez m'envoyer plus frequemment des nouveaux monstres d'Afrique, que je n'en voy arriver icy à chasque ordinaire. Cependant l'ami de M. de Beauregard que je vous ay nommé par madite derniere, me proteste icy en suitte des asseurances qu'il en reçoit, qu'il ne veut considerer que mes ordres, et s'y conformer absolument. Or n'ay-je point d'ordres à donner de mon chef. Ce sont ceux de la Tutele que je vous ay communiquez jusques à present, et pour ce qui regarde M. de Beauregard, si ses protestations partent du bon endroict du coeur, apres avoir veu l'acte de S.A. Mad. confirmatoire de tout ce que je vous ay mandé de sa part, il n'y aura plus subject de nous harasser de dites et redites. Si au mespris de tout cela il continue de solliciter les puissances estrangeres apres ce qu'on vient de determiner en ses comptes, ne manquez pas, s'il vous plaist, de l'advertir qu'il ne fasse plus estat de mon amitié. Je vien de dire la mesme chose à sondit ami, qui me paroist homme d'honneur, et surtout je l'ay prié de luy signifier, que contre toute verité il travaille à me rendre complice de sa faute - c'est le plus doux nom que je luy puisse donner - en debitant, que c'est ‘de mon contentement’ qu'il s'est adressé à M. de Bezons, et Dieu me garde d'y avoir seulement pensé. Au reste, comme je me suis estonné de ce que vous ne m'avez rien dit des raisons que vous aviez données à M. de Bezons, pourquoy ledit S.r de Beauregard a esté deboutté de ses pretensions en vostre assemblée mixte, comme on l'a voulu baptizer, je le suis encor bien davantage de ce que j'apprens qu'un vostre nepven, qui a faict le voyage de Languedoc avec vous, à son retour auroit publié en substance que jamais la principanté ne sera restituée à S.A. et autres choses aussi sembables à ceste verité que ce que M. de Beauregard mande à sondit ami, à sçavoir, que M. le comte de Dona, qui hormais est en Bourgogne, a escrit d'icy à Orange que S.A.M. m'auroit r'appelée en Hollande, rien ne s'estant pû effectuer iey etc. Je laisse au dernier à respondre de son faict, mais vous demande raison du premier, et que m'informiez de ce que vous voulez que j'en die à sadite Alt.e Mad. qui recevra ceste nouvelle comme vous pouvez juger apres la confiance que vous avez veu qu'elle a voulu mettre en vous, et par consequent en ceux de vostre nom, et qui doibvent respecter vostre autorité. A tant je suis ..... 28e Nov. 1662. J'ay ordre de faire sçavoir par vostre moyen à tous ceux qui se sont em- | |
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ployez de bon coeur à soustenir la justice et les droicts de S.A. leur Prince naturel, qu'ils apprendront à son temps le gré qu'on leur en sçait. Ne manquez pas de le debiter où il faut, sans rien supprimer de ce que je vous mande, ni, en effect, tabariner mes lettres, qui est le terme dont M. de Beauregard vous honore sur ce subject. M. d'Alençon, qui m'a escritGa naar voetnoot1), doibt avoir sa part de ce que dessus. |
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