5858. Prinses Amalia van Oranje. (H.A.)
J'apprens avec un extreme estonnement par vos dernieres du 29e du passé l'opiniastre resolution du Roy, touchant la catholicité de celuy que nous enverrions a Orange. Vous avéz bien faict de ne rien declarer de vostre chef sur ce que M.r de Lionne vous a proposé sur cela, et j'eusse esté fort aise, que vous vous fussiéz aussi abstenu de faire cette mine de proposition plausible par le memoire dont vous m'avéz envoié copie, que je crains qu'on ne prendra pas pour une bagatelle, surtout puisque vous la faictes au nom et de la part de la Tutele, et que vous y poséz une deference, que je ne sçay si on vous avoüera avoir tousjours jusques ores esté ordonnée de la sorte, et pour la fin que vous dites, bien loin de nous y vouloir astreindre et obliger a perpetuité pour l'avenir. Je suis apres a donner part de tout ceci au Roy de la Grande Bretaigne, et a Monsieur l'Electeur de Brandebourg, pour sçavoir leurs jugemens et intentions sur ces violentes nouveautéz. Quand j'auray leur response, vous sçauréz au plustost ce que vous auréz a dire ou a faire en cette estrange conjoncture. Cependant je seray aussi bien aise de sçavoir le jugement que le comte de Dona et vous pourriéz faire de ce qu'il importeroit de resoudre pour le plus grand service de la Maison. Je l'attendray par le prochain ordinaire, comme vous nous le promettéz, et me remettant au reste a la lettre du Conseil, je demeure ..... A la Haye, ce 6e Juillet 1662.