Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5793. Aan J. Sauzin. (H.A.)Depuis ma derniere du 10e MarsGa naar voetnoot1) j'ay eu les deux vostres du 22e du mesme mois et 5e du courrantGa naar voetnoot2). Dans l'une et l'autre j'ay veu avec estonnement et non sans indignation les advis chimeriques, à ne dire pis, dont on ose vous abreuver pardelà, jusques à supposer effrontement ce qui se seroit passé à ma derniere audience, dont il n'y a que le Roy et moy qui en puissions avoir connoissance, personne n'en ayant approché à moins de dix ou douze pas, et les discours ayant esté bas, comme aussi c'est chose très-esloignée de la verité que j'aye faict ou eu besoin de faire nouvelle instance sur une declaration du Roy, si nette, que vous l'avez veuë, laquelle ayant esté confirmée tost après par lettre de la propre main de S.M. à S.A. Madame la Princesse Douariere en termes tres-exprès, ceux qui se meslent d'en debiter d'antres nouvelles, pourroyent bien quelque jour avoir de la peine à s'en laver. Ne vous amusez donc, qu' à ce que je vous mande, ainsi que j'en veux et doibs respondre, mais usez en tousjours aveq la retenue et discretion dont je vous ay parlé, à ce que chascun demeure content, et attende la bonne fin en patience. Je songeray plus à loisir au reste du contenu de vostre derniere; le depart de l'ordinaire me presse presentement. Je suis ..... A Paris, 14e Avr. 1662. P.D. C'est mal faict qu'on cesse de me mander par depesche publique que je puisse exhiber comment et depuis quand la derniere demolition a esté achevée. Il y a longtemps que cela eust fort pu servir icy. Je m'estonne comme personne n'y songe; encor en ay-je faict donner advis par main tierce. Ceux qui m'ont veu, non ouy, reprendre le secours (?) apres la susdite declaration du Roy doibvent sçavoir, que ce n'a esté qu'en louant la justice et la generosité de S.M., et en luy en rendant graces comme je devois. Et en effect l'entretien dura encor quelque temps apres, mais ce fut sur autres choses qui ne depleurent pas à ce grand et sage Prince, que j'eus encor l'honneur de veoir bien plus privement le lendemain. |
|