Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5708. F. Rivet. (L.B.)Une petite indisposition m'ayant faict garder la chambre depuis Sapmedy dernier, je reçeus Dimanche celle dont il vous a pleu m'honorer du 2e de ce mois, et fis aussitost rendre a Son Alt.e Madame celle que vous luy escriviéz conjoinctement, comme je luy avois aussi bien rendu vos precedentes du 30e du passé par laquelle vous donniéz avis de vostre arrivée a BruxellesGa naar voetnoot2), et de la reception de nostre depeche du 27e du passé. Nous attendons presentement l'issüe de cette mauvaise affaire que nous apprehendons autant que vous. Nous ne voyons que fascherie de tous costéz. Nostre negotiation de la tutele en Angleterre n'a pas aussi le succés que l'on nous avoit promis; on a adjousté quelques changemens au project de traicté qu'on avoit approuvé ici, lesquelz restraignent beaucoup l'authorité de S.A. Madame, et qui arresteront bien le cours desiré des affaires. Vous en jugerez par les copies ci joinctes du chaucelier d'AngleterreGa naar voetnoot3), et de celuy de nos ambassadeursGa naar voetnoot3), qui croyent avoir trouvé un temperament, qui n'est pas pris pour tel ici, ou on est tres-mal satisfaict de ce qu'ilz se sont si fort eslargis. Ce qu'on leur a tesmoigné en termes tres-serieux et pressans par l'ordinaire dernier, sous esperance qu'il[z] n'auroient pas encore signé. Cependant les dernieres lettres qui en ce moment viennent d'arriver, nous apportent le traicté en forme, et signé il y a aujourdhuy huict jours, [le] dernier du passé, et demandent la ratification sans delay, a quoy je croy qu'il se trouvera bien de difficulté. Comment croyéz vous, Monsieur, que S.A. Madame pourra consentir au 3, 5 et 10e articles du traicté du chancelierGa naar voetnoot4)? Cependant vous verréz jusques ou nos ambassadeurs les ont admis, outre les autres poincts qui n'estans que particuliers pourroient passer pour ce coup sans consequence. Je ne sçay aussi comment vous gousteréz le 4e. J'ay tousjours apprehendé que nous aurions a la fin quelque coup de queüe, a quoy je croy que nostre collegueGa naar voetnoot5), bien qu'il ne soit pas Anglois, n'a pas peu contribué. Je vois par la derniere lettre qu'il a escritte a nostre greffier qu'il s'est rap- | |
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patrié avec la comtesse de ChesterfieldGa naar voetnoot1) et le S.r OnealeGa naar voetnoot2), lequel venant resider de la part du Roy en Hollande, si on en croid la gazette, voyéz a qui nous aurons affaire, et s'ilz ne s'entreentendront pas ensemble comme larrons en foire pour gouverner la baronnie de BredaGa naar voetnoot3), et le reste des terres du douaire et du partage de feu S.A.R. dont ilz ont gousté la douceur et les advantages. Je plains surtout S.A. M[adame] qui n'est pas encore au bout de ses ennuis, et que je voy merveilleusement alterée de ce beau traicté, dont Mons. le chancelier Weijman ne doibt gueres attendre de remerciements, ayant eu une si particuliere cognoissance des intentions de S.A.M. et une experience si rompüe de toutes ces affaires. Il dit pour toute raison qu'il faut ceder au genie des Anglois, et par consequent donc leur ceder tout, car vous les cognoisséz bien, Monsieur, et qu'ilz n'en demeureront pas la. Je vous manderay par le prochain ce qui aura enfin esté resolu ici sur une affaire si delicate. S.A. Monseigneur nostre jeusne Maistre part demain pour retourner a Leyden. Il va descendre dans le jacht de Madame jusqu'au Vaert, et de la ira a Utrecht, ou on luy prepare une belle reception. S.A. Madame a aussi enfin resolu de partir de demain en huict jours pour Turnhout avec S.A. El. Madame, ou elles prendront les eaux de Spa. S.A. El. et Monseign.r le Prince d'AnhaltGa naar voetnoot4) les y suivront quinze jours ou trois sepmaines apres. Ilz furent tous traictéz hier au midy par Monsieur nostre jeune Prince, qui les quitte a regret, et a beaucoup profité ici. De Cleves, ce 7e Juin 1661. |
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