Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5654. Aan F. van LangrenGa naar voetnoot4). (K.A.)A mon retour d'un voyage de quelques sepmaines je me suis trouvé fort surpris, de veoir par vostre pacquet sans date, comme vous vous estes advisé de faire imprimer deux de mes lettresGa naar voetnoot5), | |
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escrittes familierement sur le subject du nettoyement des havres. Vous m'eussiez faict plaisir de vous passer de telle entreprise, sans donner à penser au monde, pourquoy je me mesle des havres du Roy d'Espagne qui en effect ne sont pas l'object de mes discours, mais simplement la speculation des mechaniques, sans autre reflexion. En suitte vous me rendez scrupuleux de plus entretenir aucune correspondance sur semblables matieres. La pratique de pardecà, dont je vous ay faict mention, est chose publique, et par consequent pourrez vous vous en faire instruire par tout autre que moy. - Pour ce qui regarde la fin de vostre lettre, par laquelle vous me parlez de je ne sçay quelle protection que cest Estat desireroit du Roy susdit, je veux bien vous dire, que cela est aussi esloigné de ma connoissance que je le tien chimerique et peu conforme à la verité. L'Estat des Provinces Unies, et chascune de ces Provinces en particulier sont souveraines et independentes de qui que ce soit. Vous sçavez ce qui en a esté declaré par vostre Roy mesme et, graces à Dieu, nous n'avons besoin d'aucune protection que de la divine, pour nous maintenir en ceste liberté, juste, naturelle et legitime. Quiconque en parle d'autre sorte au Roy d'Espagne le trompe, et le presuppose Prince sans foy, ce que je me garderoy bien de faire, si j'estoy son subject. En somme, Monsieur, je pense que vous ferez sagement de ne vous ingerer en choses qui ne sont pas de vostre profession; au moins pour celle là vous m'obligerez de ne m'en plus ouvrir la bouche, si vous desirez que je continue de me dire ..... A la Haye, ce 12e Aoust 1660. |
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