Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5381. Aan J.W. Graaf van Brederode. (K.A.)Depuis que V.E. est hors d'icy j'ay veu tous Mess.rs les nobles, et ay tiré de tous sans excepter personne, hormis M. de SchagenGa naar voetnoot2) qui est ailleurs, et vise ailleurs, des declarations si rondes, si franches et si favorables, que je ne sçaurois les avoir mieux dictées à mon gré. Et veritablement, comme il n'y a personne de ces Messieurs qui n'ayt beaucoup passé par mes mains, je trouve qu'ils ayment tous à se souvenir noblement du zele que j'ay faict paroistre à leur service. D'un autre costé le president et la pluspart des conseillers qui m'ont animé des premiers à ceste poursuitteGa naar voetnoot3), continuent de la prendre au coeur, et ne cessent de tesmoigner comme ils auroyent aggreable que cest affaire reuscist, à ne rien dire de l'applaudissement dont, graces à Dieu, je voy que tous les honestes gens secondent mon dessein. Il reste, | |
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Monseigneur, que V.E. me tende la main. Je l'en conjure par la bonne volonté dont elle m'a honoré de tout temps, et par les asseurances qu'il luy a pleu m'en renouveller avant son depart. Il est tres-veritable, que chascun des moines me veult du bien; il fault esperer que le chapittre aura la mesme bonté. Mais pour cest effect j'ay besoin de l'abbéGa naar voetnoot1) sur toutes choses, car je sçay ce que vault la premiere voix au concert. Ce que je souhaitte ensuitte aveq le plus d'ardeur, c'est que je puisse battre le fer tandis qu'il est rouge, et que l'assemblée des nobles puisse estre convoquée le plus promptement qu'il sera possible, quand ce ne seroit que sur ce subject là et sur ce qui est du contentement, qu'il y aura moyen de donner à M. de CatsGa naar voetnoot2), lequel il semble qu'on pourroit gratifier de quelque promesse pour la Chambre des comptes en la personne de son filsGa naar voetnoot3), le tour des nobles ne s'y trouvant pas si esloigné qu'on avoit creu. Tout ce que dessus, Monseigneur, ne dependant que de vostre direction, j'ose vous supplier tres-humblement de m'en vouloir departir la faveur, comme V.E. desire de me veoir resjouï d'une bonne issue. C'est de l'advis de quelques uns des nobles mesmes et de ceux de la Cour que je vous fay ceste instance, sur laquelle je tiendray à beaucoup de grace de pouvoir sçavoir à quoy j'auray à m'attendre, afin de prendre partout mes mesures à l'advenant. J'en espere ce que j'ose me promettre de la ferme croyance que j'ay que vous m'avez tousjours creu et me faictes tousjours l'honneur de me croire..... 25 Dec. 1654. |
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