Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5361. Aan prinses Amalia van OranjeGa naar voetnoot6). (K.A.)Je louë Dieu de tout mon coeur, de ce qu'au rapport des medecins, le mal de V.A. se dispose à quelqu' amendement, et qu'il nous est permis de bien esperer de ceste santé que nous sçavons estre si considerable au bien de la Maison et, pour tout dire, mesme de cest Estat. En suitte de quoy, puisque V.A. pourra souffrir d'entendre parler d'affaires moins pesantes en peu de jours, je la supplie tres humblement d'aggreer que la miene soit de ce nombre, et que je puisse partir aveq une consolation qui me peut faire plus de bien que toutes les eaux de SpaGa naar voetnoot7): Il court un bruict par la ville, que Heenvliet et Busero travaillent à faire destourner ceste charge au prouffit de celuy qui a la survivance de celle de Breda, et mes amis s'en alarment extremement aveq moy, surtout le president Dedel, qui vient de m'en entretenir en termes de beaucoup de ressentiment. Mais j'ay pris la hardiesse de l'asseurer que ce n'est chose apparente ni possible que V.A. aille choisir les deux personnes de la Haye qui ont le plus constamment persisté dans une fidelité inviolable en son endroict, pour sacrifier leurs interests au gré de ces deux autres qui sont ce qu'ils sont. Et V.A. me pardonne si j'adjouste que je ne sçaurois jamais attendre ce desplaisir de sa main, non pas apres ce que j'ay merité par mes services, car ils sont de peu de valeur, mais apres les asseurances que V.A. m'a si souvent reïterées de sa bonne volonté pour moy et les miens; et c'est là le seul fondement sur lequel je ne cesse de bastir, | |
[pagina 214]
| |
tant s'en fault que je puisse m'imaginer que V.A. veuille m'exposer à la risée de ceux qui pretendent faire deux coups de ceste pierre, en trouvant leur compte dans ma confusion. 2 Juïllet 1654. |
|