Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5199. Aan prinses Amalia van Oranje. (K.A.)*J'ay beaucoup entretenu M. Dedel sur ce qui est de la consideration qui se doibt faire de la personne de V.A. et de ce qu'elle peut tesmoigner et declarer des intentions du Prince son mary, qui n'a rien traicté qu'avec sa communication, comme cela est juste et ordinaire en tout mariage bien composé. Il m'a advoué le tout, seulement m'a adverti que V.A. estant comme partie, son tesmoignage pourroit estre disputé. Mais il m'a confessé que j'avoy raison, quand je dis qu'en effect V.A. se porte partie, mais pour les interests du pupille, contre une mere qu'on met en oeuvre pour le despouïller dès le berceau de ses plus belles plumes, qui est la chose que je voy bien que tous prenent le | |
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plus à coeur, et qui donne le plus d'avantage à V.A.Ga naar voetnoot1). Enfin il entreprint d'en communiquer encor hier apres disné avec PauGa naar voetnoot2), qui est fort d'intelligence aveq luy, et ne lasche pas bien aysément ce qu'il a une fois embrassé pour juste et legitime. A cela se joindra cest autre moyen que M. WijmanGa naar voetnoot3) a proposé, pour donner subject aux juges d'envoyer parler aux Princesses de part et d'autre, premier que de proceder à la sentence et, soit par l'une voye ou par l'autre, V.A. aura, comme j'espere, subject de les entretenir sur toutes les circonstances de ce traicté de mariageGa naar voetnoot4), duquel elle doibt tousjours faire connoistre que c'est elle seule qui en peut rendre le meilleur compte, n'estant pas besoin qu'on s'estudie fort à tastonner apres les intentions de S.A. defuncte, puisque sa moitié est encore en vie; et qu'au reste de prendre V.A. pour partie, c'est luy faire grand tort pour les raisons susdites. Wijman et moy avons beaucoup raisonné sur le nouvel argument qu'il a trouvé au texte du contract de mariage, qui veritablement est si valide, et pourroit si bien satisfaire aux intentions de V.A. qu'il importe que chasque juge en reçoive une tres-forte impression; et pour cest effect, je serois d'advis qu'il en fust donné un memoire à chasqu'un, de fort peu de lignes; car tous, voyans V.A. porter la plus favorable cause pour l'enfant, taschent de trouver, par où la fonder et maintenir en conscience. Nous nous verrons encor sur l'article de mariageGa naar voetnoot5), que M. l'Electeur desire faire amplier de quelques paroles, et tascherons de donner satisfaction de part et d'autre. CletcherGa naar voetnoot6) n'est pas en ville; à son retour je le presseray selon les ordres de V.A. et le luy envoyeray, pour mieux comprendre ses intentions, s'il en est besoing. J'appresteray quelque mot de lettre qu'on pourra escrire à M. de Dona, pour luy envoyer ce que nous avons de ParisGa naar voetnoot7). Wijman s'est chargé de seconder la lettre de V.A. à son maistreGa naar voetnoot8), que je luy ay mise en main, et juge qu'il importe fort de tenir ces gens là en devoir. A Wicquefort j'envoyeray copie de la recommandation de V.A. 11 Dec. 1651. |
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