Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5172. Frederik van DohnaGa naar voetnoot9). (H.A.)Dieu veuille que l'accord des Princesses qu'on m'escrit de Paris, sans pourtant une entiere certitude, soit chose réelle, effective et cordiale, et qu' apres les grands interests sauvez, les plus grandes affaires ne m'ayent fait oublier comme Pantagruel attaché dans son berçeau, quand un ours luy vint lecher le visage, dont il ne se pouvoit defendre qu'en rompant son berçeau a coups des pieds, ayant les bras empestrésGa naar voetnoot10), nous avons eus grand soing d'informer M.r de la Messa d'Eyckelen de nos necessités, qui peuvent passer pour telles sans vanité, mais le remede n'est pas difficile, si on se veut laisser dire et mettre quelque seureté au gouvernement en luy designant desasteure un successeur en cas de malheur, et luy donant de quoy se contregarder contre ceux qui voudroyent disposer de sa personne a leur mode, qui est l'unique resource des malignans; mais si une fois ils voyoyent qu'ils ne pourroyent luy faire pieçe sans peine et que, quand ils l'auroyent fait, il[s] ne tiendroyent | |
[pagina 115]
| |
rien, le gouvernement estant desasteure destiné a quelqu'un qui agiroit dans les mesmes interests de la Maison de Son Altesse, ils quitteroient leurs pretentions. J'advoue que si j'estois assez malheureux que ces propositions rencontrassent de l'obstacle chez vous, on vivroit icy avec assez d'inquietude et le service de S.A. et l'entiere ruine de ce petit estat seroit entre les mains du premier ivrogne qui s'en aviseroit; ces considerations joinctes au soing que selon les loix divines et humaines chaq'un doibt a son individu, me font vous suplier tres humblement d'appuyer les propositions que je fais pour l'establissement des affaires de pardeça. Je vous demande pardon des peines que je vous donne en un temps ou je souhaiterois vous en pouvoir oster, et pour vous en donner une preuve, c'est que je vous advertiray avec vostre permission d'une superfluité dont vous usez dans vos lettres qui consiste ès rayes que vous faites au dessoubs des allegations de l'autheur, dont il n'est pas besoing dans les lettres que vous me faites l'honeur de m'escrire a moy; et pour revenir a nos affaires - l'autheur dit moutons - je vous diray que j'ay mis l'envoye de leurs Altesses a toutes les espreuves que vous m'avez dites, et en effect nos chats fourrés l'ont trouvé tres informé de vos affaires dont il a fait des translations qui ont beaucoup satisfaict, mais cela n'estant pas de mon gibier, je l'ay mis a l'autre espreuve ou vous l'aviés recommandé, qui est la raquette gauchiere, ou encore je luy ay veu de grandes lumieres. Dieu veuille qu'il vous joigne en bref et que mes propositions trouvent acceuil favorable, afin que Dieu aidant toutes choses appaisées, je puisse un peu reprendre l'air des champs qui ne m'a point enruhmé de cet esté et pour cause, si bien que je n'en dis point de mal, bien que je n'en aye pas eu tout ce que j'ay voulu; les compatriotes de Thaumaste nous menaçent encores devers le mois d'Octobre d'autre chiquanousGa naar voetnoot1) qui nous doibt faire comprendre leurs raisons, ce qui ne se pouvant sans renoncer a toutes les autres, je me passeray bien de cette sçience pour cette presente année; je vous suplie que Ulrich Gallet le previenne ..... d'Orange, le 27 d'Aoust 1651. En cas que les propositions pour la seureté de cet estat qu'on propose soyent goustées, j'ay envoyé une minute a ma soeurGa naar voetnoot2), selon le stile que pareilles choses se font en France. Elle est faite par un homme tres intelligent en ces matieres. Elles se signent en France par un secretaire d'estat. Vous nous obligerés parfaitement de nous envoyer un projet d'accomodement de vostre facon dont Mons.r de Lamers nous a parlé. |
|