Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend
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5151. Aan Enno Lodewijk van OostfrieslandGa naar voetnoot1). (K.A).Je veux un peu de mal à mon filsGa naar voetnoot2), de ce qu'il m'a prevenu au debvoir de se conjouïr aveq V.E. de son heureux retour, mais je puis alleguer pour ma defense, qu'il s'est fondé sur des bruicts incertains, lorsque j'ay eu peine à vous croire revenuGa naar voetnoot3), ne voyant pas qu'il en fust arrivé aucun advis de vostre part à S.A. Madame la Princesse, vostre belle mereGa naar voetnoot4). Et quoyque cela tarde encor jusques à present, j'ayme mieux croire que vos lettres auront eu mauvaise adresse, que de doubter de la relation de M. le col[onel] ErenreiterGa naar voetnoot5), qui enfin vient de nous asseurer d'avoir en l'honneur de veoir V.E. dans son païs. Je suis aussi content, Monseigneur, de ce que c'est en bonne et parfaicte santé, que marri d'apprendre, que d'abord il seroit venu mauvaise intelligence entre Madame la Princesse, vostre mere, et V.E.Ga naar voetnoot6). Ceste nouvelle veritablement nous a extremement surprins, tant que nous sommes icy qui pourront rendre tesmoignage des peines et soings incroyables qu'a prins ceste vraye mere et tutrice de vos interests; des combats qu'elle a soustenus contre ceux qui n'ont visé qu'à vostre prejudice, et jusques à quel point elle s'est chargée d'un travail personel, qu'à peine pourriez vous requerir du moindre de vos ministres, pour se haster de desembarasser vostre Maison des confusions qui l'ont accablée, et enfin de restablir vos affaires en sorte que, revenu de vos beaux voyages vous vous trouvassiez en estat de vivre à vostre aise dans un domaine franc et dechargé de toutes difficultez. J'ose bien paroistre à la teste de ces tesmoingsGa naar voetnoot7), Monseigneur, et vous asseurer que comme feu S.A. de glorieuse memoire et S.A. Madame n'ont eu autre but que celuy de vos avantages, à raison de l'alliance qui les y oblige, aussi Madame vostre mere a esté tres-soigneuse de ne rien entamer ny poursuivre que du sceu et de l'advis bien deliberé de leurs Alt.es dont celle qui des deux est restée en vie par la grace de Dieu, continue de declarer et protester bien haultement, que c'est elle mesme, pour sa part, qui à cooperé de conseil et de faict à faire durer vos voyages, pour y gaigner ces deux points importans, la parfaicte polissure de vostre illustre personne et le mesnage de vos biens endebtez, qui ne se pouvoit executer qu'en vostre absence. Ce que j'en avance se peut verifier par nombre de bonnes circon- | |
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stances, mais le recit en seroit trop long pour une lettre, desjà trop estendue. Aussi l'estat que je fay de veoir V.E. icy au premier jourGa naar voetnoot1) m'en faict reserver le tout à un entretien de bouche, par lequel je me promets bien de vous faire comprendre, Monseigneur, qui sont les personnes desquelles vous avez subject de vous fier, et qui les autres, qui ont merité vostre indignation. Car apres tout j'ose presumer que je meriteray quelque creance en vostre esprit, quand il vous plaira vous representer, d'un costé que j'ay eu subject d'estre plus informé que d'autres de tout ce qui s'est passé en vos affaires, pour avoir eu l'honneur d'y estre employé assez frequemment, et d'ailleurs, que pour moy, au moins, je n'y puis estre soupçonné d'aucun autre interest que de celuy de vostre service et de l'honneur de vostre Maison, le zele de laquelle m'ayant porté à vous dire d'entrée ce que dessus. Je vous supplie tres-humblement de le recevoir comme partant des fideles intentions de celuy qui ne cessera jamais d'estre à toute espreuve ..... 19 Juin 1651. |
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