Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5128. Aan prinses Amalia van Oranje (K.A.)*J'ay esté chercher l'amiGa naar voetnoot3) en ville, où il est à soupper avec sept ou huict pensionaires de l'Assemblée de Hollande. Il m'a dit, qu'il n'a esté possible d'eviter la response qui a esté donnée aux advocatsGa naar voetnoot4), mais que V.A. fera bien d'envoyer demain de bonn' heure chez luy, à ce qu'il procure que deux ou trois de la Cour viennent la trouver de neuf à dix heures, et que V.A. en se plaignant de ce que les choses ont esté tirées par mauvais artifices en ceste estrange longueur, jusques à ce que finalement ceste enorme violenceGa naar voetnoot5) s'en est suivie, adjouste, qu'elle est encor plus estonnée que jamais, d'entendre que les advocats de la Princesse taschent de porter la Cour à je ne sçay quelle sorte de possession provisionelle en sa faveur; que veritablement il semble à V.A. que la Princesse faisant faire ceste demande s'accuse directement elle mesme d'attentats, puisque jusques à cest' heure elle a osé faire ce que maintenant elle advouë ne pouvoir faire qu' apres qu'elle sera mise en possession de la tutele. V.A. n'oublie pas cecy, car c'est un argument sans replique. Mais enfin que V.A. desire sçavoir si l'intention de la Cour est d'achever l'affaire principale, avec la provision, et aveq la reparation de l'attentat du cabinet. Dedel m'a promis qu'il dira hautement qu' ouy, et V.A. doibt insister, que pour vacance ou non vacance il fault que tout soit vuidé d'une mesme venue. Il faudra que Blocq soit à l'audience du rolle, de sorte qu'il n'y aura que Crommon et Francken aveq luy, mais cela n'importe, il parlera clair. Il se mocque de ce que les advocats se plaignent d'un plus mauvais accueil qu'on ne fait aux autres, et dit qu'ils s'abusent. Mais apres tout il m'a ouvert une voye par laquelle il tient, qu'encor que | |
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la provision fust adjugée à la Princesse - qui, à son advis, seroit l'injustíce mesme - l'on debvroit aller droict au Conseil d'appelGa naar voetnoot1); qui estant un point de chicane dont j'instruiray plus aysément les gens du mestier, ou M. Motsvelt, il n'en faut point importuner V.A. pour ce soir, apres tant de tumulte qu'elle a desjà soustenuGa naar voetnoot2), ce que je plains aveq pitié. 29 Mars 1651. |
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