Briefwisseling. Deel 4: 1644-1649
(1915)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend4397. Aan D. de WilhemGa naar voetnoot2). (L.B.)Vos exhortations sont pleines de prudence et de bonne volonté, dont j'ay à vous en remercier tres-humblement, mais je ne merite pas toute la reprimende que vous croyez. Je ne me suis jamais plaint à personne d'estranger, qu'à Madame et à M. Gleser, qui l'un comme l'autre ont jugé que j'en avoy trop de subject, et jamais S.A. n'a prins un affaire si chaudement à coeur. Si je ne sentois dans mon ame, me dit elle entre beaucoup de fort longues et frequentes conferences, que l'on vous faict tort, je n'en parleroy jamais. Maintenant elle le faict, et en a esté à de fortes prises aveq le maistre, qui semble assez factum nolle, mais enfin l'interprete à chose de rien, entendant que cest homme n'ayt à s'ingerer qu'à ce qui est de ces petites choses, dit il, des requestes. Or Madame est apres à procurer que je soye remis en mon entier, non par retractation, ce que ne font pas les princes de ceste humeur icy, mais par interpretation et limitation, dont j'ay couché quelques lignes, qui me pourroient guerir. Il fault veoir; elle y va aveq ardeur, et comme non maistresse, mais mere, jugeant fort bien que S.A. a esté surprise et seduicte, dans l'estat où nous la voyons aveq grand regret, car cela ne s'amende point. Cependant le fanfaron n'en proufitera gueres; le maistre estant plus soigneux que jamais de n'employer que moy en choses de contresignature, comme sont actes et semblables depesches, dont depuis quelques jours il en a esté faict assez bon nombre, sans qu'on y laisse seulement regarder l'autre; S.A. protestant tousjours qu'il ne pretend m'oster aucune chose. Dit, entre autres, à M. d'HaulteriveGa naar voetnoot3), luy tesmoignant qu'il m'en avoit trouvé tout esmeu, qu'il en estoit marry. Ainsi pour ce qui regarde le prouffit, je n'ay pas à craindre d'en perdre, qui vaille la peine d'en parler, aussi ne le pren-je pas là. J'ay tousjours plus regardé à l'interest de mon honneur, une chose dont j'ay bien usé 21 ans, estant conferée à un | |
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indigne, hors de propos, et sans que cela concerne la charge qu'il s'est faict forger. Mais, comme j'ay dit, Madame persiste là dedans, que S.A. selon ses declarations, n'a eu aucune volonté de me prejudicier, protestant tousjours au contraire de la grande satisfaction qu'il a de mon service, etc. Tout reviendra à la modification ou interpretation par escrit, qu'on taschera d'obtenir aveq temps et douceur, comme il plaira à Dieu, contre qui je n'ay jamais murmuré; ains contre l'iniquité des hommes, de quibus nunquam male merui. Cependant le moins qu'on en parle est le meilleur. Ainsi en juge Madame aveq vous et M. le Prince Guilleaume mesme, qui m'asseure - tout estonné de ceste resolution - qu'il n'y a que de l'abus et de la surprise, en une chose si esloignée de raison, etc. Autre surpise, et qui vous touche, est arrivée, en ce qu' hier furent faicts curateurs de ceste nouvelle Escole, M. de Heenvliet, Rivet et moy, sans gages, notez; car une commission - nous sommes tous comprins en une - où les gages estoyent laissez en blanq, a esté rejettée, et une autre escrite de nouveau. Je ne sçay si vous en serez si peu marry que moy peu content. J'eusse souffert de bon coeur, qu'on ne m'eust donné aucun nouvel employ, pourveu qu'on n'eust touché au viel. Mais nous avons à faire au maistre du logis. Dieu dirige ses pas, et vous conserve ..... A Breda, le 11e Juïllet 1646. Dans la commission susdite nous sommes en ce rang, Heenvliet, Zulichem et Rivet, ce que l'ArçobispoGa naar voetnoot1) ne trouvera, peut estre, pas trop bien. RenesseGa naar voetnoot2) est tout estonué de ces curateurs impourveuz. Tant y a, nous ne manquerons pas maintenant d'orateur d'escole. Nous devions partir maintenant pour Berghe, mais ce sera demain; l'on donne un jour de repos à l'ambassadeurGa naar voetnoot3) qui arriva hier au soir. La cavallerie passe icy aujourdhuy vers Oudenbosch. |
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