Briefwisseling. Deel 4: 1644-1649
(1915)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend4202. Aan prinses Amalia van Oranje. (H.A.)*Ceux du Moerspuije, qui font le dernier acte de ceste tragedie, ou bien le dessert de ce festin, trouvent un si fort enemi en teste, qu'ils semblent relascher un peu de leur premiere fureur. Cette nuict passée M. le comte GuillaumeGa naar voetnoot5) - qui s'est veu passer une bale de canon entre les deux jambes, dont j'entens que l'une porte quelque legere marque - a faict attaquer la traverse que les assiegez avoyent sur la digue, à main droicte de ses approches; laquelle fut emportée d'abord. Apres cela une grande couppure palissadée et retrenchée dans la mesme digue, de laquelle ayans aussi esté chassez, ils le furent pour la troisiesme fois, et tout de mesme venue d'un autre viel ouvrage, où la haste de se retirer les a obligez d'abandonner deux pieces de fonte verte. De sorte qu'à ce matin il s'est trouvé en termes d'aller loger et sur la digue de la mer, et sur la contrescarpe du fort, qui en suitte se trouvera bientost pressé d'escoutter à la raison. S.A. toutefois n'a pas laissé d'envoyer fortifier M. de FerensGa naar voetnoot6), à son instance, de quatre compagnies tirées du Poldre de | |
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Namur, au païs de Ter Goes, du fort Maurice, et d'Axelles, outre trois petites pieces dont il a jugé avoir besoin pour sa subsistence. Mais, comme les patentes n'en sont parties que ceste nuict, j'ose esperer que l'execution en viendra tard. Ainsi ce long filet de forts d'icy autour s'allant achever de se mettre en piece, S.A. aujourdhuy a faict advertir les hauts eschevins du païs de Waes, que dans apresdemain ils ayent à luy envoyer, pour le moins, jusqu'à 1200 païsans, pourveus de pesles, pour raser tous ces forts, dorenavant inutiles. A Anvers on dit qu'il seroit venu à Beck un renfort de trois regimens espagnols, mais les rapporteurs mesmes ont de la peine à le croire. En tout cas S.A. estime, que s'il doibt luy venir du secours, ce sera plustost d'Espagnols que d'autres nations, pour en pouvoir garnir le chasteau d'Anvers, quand nostre venue pourroit l'obliger à passer la riviere, comme on veult dire qu'il l'apprehende extraordinairement. S.A. a prié le Conseil d'Estat d'envoyer un deputé ou deux, pour louër la reparation de quelques baracques, corps de garde et semblables bastimens endomagez en ceste ville par le siege. Ensuitte nous commençons à reveoir l'estat des garnisons, et ce qu'il faudra pour les remplir suffisamment, apres les grands amas de monde que S.A. pretend laisser aux plus proches villes d'icy. Au camp de Hulst, le 11e Novemb. 1645. |
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