Briefwisseling. Deel 4: 1644-1649
(1915)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend3746. Aan prinses Amalia van Oranje. (H.A.)*Son Alt.e, s'estant faict aujourdhuy donner à disner de bonn' heure, a esté donner une veuë au quartier de l'enemi, vers Roijenhuijse, accompagné de quelques regimens de cavallerie et environ mil hommes de pied. Aveq cela nous avons approché de si près dudit quartier, que de quelques haulteurs nous avons regardé à plomb dedans. L'armée aussi n'en a esté peu esmeuë. L'alarme y a esté chaulde, et comme S.A. suivant son dessein a marché du long les environs de leur petit nouveau canal, de la cavallerie nous a costoyé delà l'eau, et aussi de l'infanterie, qui n'a cessé de nous tirer force mousquettades toute l'apresdisnée, comme en chemin faisant elle en a trouvé subject, aux passages qui nous ont le plus descouvert, mesmes ils ont produict et faict suivre quelques legeres pieces de canon, mais le tout sans aucun domage, fors que d'un cavalier ou deux de blessé. Ainsi l'on a passé du village de Winckele par celuy de Wachbeke, et de là par la bruyere vers Zelsaten, et sommes revenus environ les huict heures du soir. Mais il se fault asseurer, que demain il va un courrier en Espagne, dire que nous estans mis en debvoir de passer ce nouveau canal aveq toute l'armée, nous en avons esté empeschez et repoussez aveq honte et perte en plein midi, et fera on croire au peuple, qu'il void maintenant ce que vault ce nouveau canal, et combien il importe de l'achever. Qui cependant sera un travail inutile, et que les eaux destruiront en peu de temps, au dire de tous païsans, comme il ne passe que par des maraiz. - | |
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A ce soir une femme bourgeoise de Gant est venu dire, et declarer, et jurer à S.A. privément, que le peuple de ceste ville a resolu non seulement de prendre D. Francisco de Mello par le collet, et puis de le faire mourir, mais particulierement de le pendre. Que pour le gouverneur du Sass, ils disent qu'il sera pendu a costé de luy, quoyqu'il ne le merite pas, n'estant qu'un marault. Et qu'hier les derniers blessez estants arrivez à Gant, il en avoit esté mis une partie dans l'hospital, mais que pour le reste, on n'avoit pas daigné le regarder. Ces choses nous semblent aussi incroyables, que la femme met peine à nous les persuader, pour aussi veritables que la verité mesmes. De faict elle s'en retourne demain vers Gant, et en viendra faire un second rapport à S.A. C'est domage, qu'on n'y a de correspondence de meilleure sorte. - Je viens de depescher l'acte du commandement du Sass pour le coronel Ferents l'aisnéGa naar voetnoot1), et de la charge de sergeant major pour le capitaine Wolf. Au camp à Assenede, le 10e de Sept. 1644. |
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