Briefwisseling. Deel 4: 1644-1649
(1915)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend3696. Aan prinses Amalia van Oranje. (H.A.)*Du costé de nos approches il n'est rien arrivé de considerable depuis ma derniere. La cause est, que nous nous preparons tout de bon au passage du fossé de la contrescarpe, afin de le pouvoir entreprendre en sorte qu'il reuscisse. A cela l'on ne prepare pas moins que quatre nouvelles bateries, et de fort bons logemens de mousquetterie, au moyen de quoy les assiegez seront tenus si courts et si bas, qu'aveq l'ayde de Dieu, nous viendrons bien à bout de ce dessein là, qui se pourra mettre en oeuvre dans deux ou trois jours. Tout ce qui sort de la place, et il est assez ordinaire qu'il en sorte de jour à autre quelque soldat, confirme la grande misere qu'il y a, à faulte de medicamens, et de grand' espace, qui faict que beaucoup de monde s'y blesse d'heure en heure. Aussi D. Francisco de Mello vient de faire demander permission pour | |
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un Don Juan d'Ossorio, capitaine espagnol dans le Sass, qu'il desireroit faire penser de sa blessure dans l'armée, et quoyque S.A. eust declaré, qu'il auroit faict la derniere de ces faveurs à d'EspinosaGa naar voetnoot1), recommandé à M. le comte de Solms, il me semble que sa grande bonté le disposera à octroyer encor ceste priere, si grande instance continue de s'en faire. Toutes ces choses estant hors de coustume font bien veoir, que les blessez y sont mal accommodez. Hier ils quitterent, sans grande necessité, à M. de Brederode une traverse en ses approches, qu'on croyoit devoir couster beaucoup plus de façon, item le fort S.t Eloy, qui suit apres S.t Estienne, se contentants d'avoir couppé la digue par une ouverture, qui veritablement donne beaucoup d'eau dans le païs, mais contre laquelle on s'est advisé d'autres expediens, ceste haulte marée du sprinckvloet de la pleine lune ayant esté redoublée par la grosse tempeste d'hier, et debvant cesser bientost. - Il avoit esté rapporté à S.A. - et avoit on de la peine à le croire - que dans Anvers il avoit esté crié, Vive Orange. Mais du depuis j'ay parlé à un homme de condition, qui ayant luy mesme faict bonne chere dans Bruxelles la nuict du 13e au 14e, tesmoigne qu'un trompette lors y sonna la chanson de Wilhelmus van Nassauwe en pleine rue, apres quoy ceste mesme nuict il fut jetté mil et mil cailloux par la ville, aveq un semblable cri de, Vive Orange. Il n'est pas croyable comme le discours publiq et particulier des peuples en ceste province de Flandre se rapporte à ces remuemens là, qu'il me semble qu'on pourroit fomenter utilement. - Le mauvais temps qu'il faict n'empesche pas S.A. de se trouver et aux approches et partout ailleurs. Je laisse à V.A. à juger de la disposition que Dieu luy donne. Au camp devant le Sass de Gant, le 18e d'Aoust 1644. |
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