Briefwisseling. Deel 4: 1644-1649
(1915)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend3665. Aan prinses Amalia van Oranje. (H.A.)*On eut avanthier l'alarme assez chaude d'une entreprinse qu'auroit eu l'enemi sur la ville de Ter Neuse, à cause que, les portes de Hulst se tenant fermées, grand amas avoit esté faict de barques servant au diguage de Stoppelsdijck, proche dudit Hulst, et aussitost une compagnie du païs de Ter Goes y fut envoyée aveq un vaisseau de guerre et quelques chalouppes. Mais depuis hier au soir le dessein de ces barques a changé de visage. Le commandeur d'Axele mande qu'hier apresdiner elles avoyent toutes esté assemblées aupres du fort de Nassau, et aveq la marée descendante s'estoyent rendues, au nombre de 47, vers le fort Ferdinand, d'où à ce matin elles avoyent passé les forts de Moncado et S.t Jacques, et enfin avoyent mouïllé l'ancre à S.t Marcq. Ce qui donnant à croire que l'enemi vouloit au Polder d'Autriche, pour, en le forçant, mener par là du secours au Sass, tout aujourdhuy on a esté apres à y pourveoir, en y envoyant à Mons.r de Noordwijck du renfort de gens, tant du costé de M. de Brederode, que de cestuy ci, par où, au moyen de beaucoup de chalouppes, pontons, et bateaux de guerre, qui occupent toutes les creques dudit polder, il semble peu vraysemblable que l'enemi puisse rien effectuer de ce costé là. - A ce soir sur les huict heures plus chaude alarme est venue du costé de M. de Brederode, que l'armée de l'enemi marchoit en bataille de cà et là le canal, tout droict vers nos lignes, et encor qu'on ayt eu de la peine à croire que l'enemi marchast de jour, pour donner la nuict, au contraire de toute prattique de guerre, on n'a pas laissé de donner les ordres tout de mesme que si ainsi estoit. Et S.A. a monté à cheval vers les neuf heures apres soupper, mais comme nous sommes venus vers le quartier de M. le comte GuillaumeGa naar voetnoot5) qui est entre icy et celuy de M. de Brederode, advis contraires aux premiers sont arrivés, et que de vray on avoit veu marcher quelque monde, mais que maintenant tout estoit à recoy. De sorte qu'on vient de r'entrer au quartier, d'un voyage, où on a plus beu de poussiere que de poudre à canon. - Ceste apresdisnée S.A. a esté proprement donner ordre à l'ouverture des trenchées d'approche, quoyque depuis quelques jours on y ayt faict d'assez considerables | |
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progrez, par forme de preambule. La baterie aussi estant achevée, on y a planté six demy canons, qui ont commencé à jouër vers le soir, et apres avoir bientost ruiné le moulin, qui avoit tourné gayement toute l'apresdisnée, entreprendront demain de certaines tourrelles et eminences de la maison du gouverneur, qui descouvrent tout ce qui se faict de nostre costé. Ce premier soir M. de HaulteriveGa naar voetnoot1) a son tour aux approches, qui dorenavant feront le principal subject de mes lettres’. Z.H. is vandaag éénmaal in zijn karos en tweemaal te paard uitgereden en is bijna geheel genezen. ‘A Graveline on a refusé congé à tous officiers qui en ont demandé, et nous faict on esperer, que l'une main lavera l'autre, et que ceste armée victorieuse n'est pas encor à bout de sa derniere entreprise. S.A. faict compliment par lettre à la ReineGa naar voetnoot2) et au Cardinal Mazarini sur leur victoire.’ Au camp devant le Sass de Gant, le 7e d'Aoust 1644. |
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