Briefwisseling. Deel 3: 1640-1644
(1914)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend3366. Aan prinses Amalia van Oranje. (H.A.)*Son Alt.e est si bien servie de la diligence de nos commandeurs en Flandres et Brabant, qu'elle est obligée d'apprendre par les gazettes enemies, ce qu'est devenu Don Francisco de Mello aveq des trouppes si considerables. Celles de Bruges donq, qu'on nous porte aujourdhuy, disent que ceste armée continue sa marche par le petit Brabant vers Thionville, et qu'à Namur Don Francisco feroit faire une monstre, et y donneroit quelqu' argent à ses trouppes. Elle adjouste, que les Françoiz auroyent donné un assault general à la ville, repoussez aveq perte de beaucoup de monde, en particulier, que le marquis de Gesvre y seroit mortGa naar voetnoot2), GassionGa naar voetnoot3) mortellement blessé, et le duq d'AnguienGa naar voetnoot4) legerement, tous retirez à plus de 200 pas du fossé conquis. Quoyque tout cela ne se puisse pas croire absolument, de la main d'un si mauvais autheur, on en apprehende d'autant plus, qu'un homme passant par icy a dit avoir veu la mesme chose à Gant, dans une gazette de Paris, qu'ils y ont deux fois la sepmaine. Si ainsy est, il y a bien du desordre à ce siege, mais pour peu de loisir qu' ayent les Françoiz de reprendre haleine, la ville ne lairra pas d'estre prinse, puisque tout est terre ferme, et le fossé comblé, par les mines mesmes de part et d'autre. Le conseiller de Wilhem envoye la response du docteur de PoloigneGa naar voetnoot5), qui ayant receu la lettre de S.A. a promptement donné ordre à faire transporter ses medicaments. Hier il mande quc tout est venu, aveq ordre à l'apothicaire, qui a traicté M. YsselsteinGa naar voetnoot6), de venir servir S.A. C'est un jeun' homme que nous avons veu à Orsoy, de bonne façon, sobre et modeste, et S.A. commande qu'il vienne au plustost, resolue d'entreprendre la chose, quoyque se portant mieux que nous ne l'avons veuë de fort longtemps. Je prie Dieu de benir le dessein en sa tres-precieuse personne, et V.A. de se souvenir, que je n'ay jamais voulu conseiller, ni desconseiller ceste cure, comme estant chose hors de ma vocation et capacité. Le docteur promet de faire un voyage en personne, dès qu'il aura receu les mil ryxdalers stipulez, que S.A. luy faict remettre par change. Quand il sera venu, je seroy encor d'advis que S.A. le | |
[pagina 431]
| |
mist en conference aveq les plus experts de nos medecins, pour se satisfaire de tous costez, et aveq toutes les cautions possibles. Au camp à Assenede, le 13e d'Aoust 1643. |
|