Briefwisseling. Deel 3: 1640-1644
(1914)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend3247. G. de BieGa naar voetnoot2). (L.B.)Quoyque l'absence soit mere de l'oubly, si est il neantmoings que j'ay encores dans mon souvenir la memoire si fraische de l'honneur que vous m'avez faict estant pardela, comme si en effect j'estois personnellement le recepvant, et vous en rendant les graces convenables. Vous auriez desja veu esclatter pour preuve de la verité de mon dire quelque petit traict d'un obligé serviteur au regard du pasport que je m'ay faict fort de vous faire avoir, ne fut que Son Ex.ce pour certaines considerations en auroit remis les depesches, sur diverses miennes reiterees instances, jusques au temps qu'il se trouveroit en campagne, raison pourquoy je doibs jusques a la me donner cette patience, esperant que pour lors il n'aura plus aucune raison de dilay. L'incomparable | |
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Puteanus a requis de moy que je voudrois vous envoyer dans mon pacquet celluy de ses lettres cy jointGa naar voetnoot1), avec deux exemplaires de sa Diatribe de anagrammatismo, qui merite bien vostre censure; je vous prie de sa part d'avoir pour agreable ce petit present qui excede toute estime, si on le veut peser a l'esgard de son autheur. - Je ne puis icy obmettre de vous dire que Monsieur le Prince d'Orange m'at tellement obligé par l'exces de ses courtoisies et faveurs, au regard de l'expedition des affaires de ma bonne mereGa naar voetnoot2), et renouvellement de la sauvegarde pour Middelaer, que pour luy en faire veoir un eschantillon de recognoissance je me suis mis a faire faciliter la franchise des batelliers navigans sur la riviere de la Marke, a l'encontre de ceux frequentans celle du Denvere, ce que finalement Son Ex.ce Don Francisco de Mello a accordé, dont ay jugé vous debvoir advertir, et par vostre moyen mondit Seigneur le Prince, ne doubtant ou l'effect et succes de cet affaire luy sera agreable, au surplus marry que les interests de nos maistres ne permettent pas que puissions nous entreveoir, et entretenir plus particulierement sur iceux, pour l'accommodement desquels on debvroit trouver des moyens, et ores que l'estat de pardela est, comme vous m'avez tousjours dict, si puissament attache a la France, dictes moy s'il n'y a pas d'apparence que par l'assemblee de Munster, en presence des plenipotentiaires des potentats et republiques Crestiennes illecq, cette alliance viendra a se resouldre par le concours de tous ceux qui s'estoyent reciproquement obligez de ne rien faire l'un sans l'autre; c'est la ou nous debvrions venir, car je ne vois pas que nous arriverons si tost a un accommodement general, parce que la perfection de ce chef d'oeuvre requiert un espluchement si curieux que personne n'y trouve rien a redire, et qu'aucun des contractans ne se puisse plaindre d'y estre comprins avec son interest en benefice de son voisin, de maniere que d'employer par advance nos soings a un particulier ne seroit pas mal agir. Voila ung mot de mes sentimens qui merite bien que vous me disiez quelque peu des vostres. - Si vous auriez de l'ombrage a me les envoyer de droict fil, cachez les soubs une couverte au grand Puteanus, et soyez asseure que je les recepvray fidellement et mesnageray avec telle dexterité que ce ne sera que pour la gloire de Dieu, qui n'ayme rien tant que la paix, et vostre grandissime honneur, si nous puissions par vostre moyen veoir premierement les ouvertures, et depuis le succes de cette sainte oeuvre. Continuez a me favoriser, et soyez hors de doubte qu'autre que moy n'a plus d'affection a vostre service que celluy qui se dedie a vous en qualité ..... B[russelles], le 2 de May 1643. |
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