Briefwisseling. Deel 3: 1640-1644
(1914)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend3126. Aan prinses Amalia van OranjeGa naar voetnoot4). (H.A.)*Le sergeant-major de RhijnbergheGa naar voetnoot5) eut hier advis par des gens de bonne sorte, que deux mil chevaulx du comte de FontaineGa naar voetnoot6) avoyent passé le pont du Niers à Wachtendonck, achevans d'y filer hier à la pointe du jour, en intention de venir attaquer un convoy de 1000 chevaulx, venu vers icy devant deux jours, hors de l'armée de M.s de GuebrianGa naar voetnoot7) et d'EbersteinGa naar voetnoot8), aveq force chariots, qui s'en retournerent hier mesme. S.A. presupposant, si ainsi estoit, que ceste attaque ne se feroit pas sans concert des Imperiaulx, par où ce convoy pourroit avoir du pire, quand bien leurs gens leur viendroyent au devant, fit promptement monter à cheval toute nostre cavallerie et s'avança en personne jusques vers Moers, d'où ne pouvant encor apprendre qu'il y eust aucun bruict des enemis là autour, et par ainsy nulle apparence de leur coupper le chemin au retour, comme on avoit esperé, s'en revint vers le soir, et la cavallerie tost apres au quartier, l'alarme s'estant trouvée fausse et sans fondement de verité. Nous sçaurons tantost d'où elle a peu prendre son origine, car on y a envoyé exprès. - C'estoit un subject capable de donner occasion à quelque faction d'importance; c'est pourquoy il m'a semblé en devoir dire | |
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quelque particularité à V.A. à qui il en pourroit venir d'autres bruicts. - Tout ce qui arriva d'effectif hier fut que deux cens chevaulx des Wijnmariens en batirent 37 des Espagnols, vers les campagnes de Juliers, où ils les environnerent dans un petit bois. - Tout le reste va icy à l'accoustumée, mesmes la santé de S.A. que de longtemps je n'ay veu si constante et bien affermie. La Reine tesmoignant à S.A. la grande joye qu'elle a du succes de Portsmouth - où M. Goring a obligé le Roy d'une estrange façonGa naar voetnoot1) - luy rend compte de plus par une longue lettre de ses parfaictes inclinations à la paix, ayant encor d'abondant commandé à Mons.r Jermin de m'en deduire amplement toutes les raisons et circonstances, le tout, pour faire perdre les sentimens contraires qu'elle dit avoir apprins qu'on en auroit donné à S.A. Il est vray que ce Portsmouth altere bien la face des affaires; mais il reste de se donner garde des Escossois, qui ne sont pas, dit on, d'intention d'abandonner la cause du Parlement au besoing. Au camp à Bodberg, le 28e Aoust 1642. |
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