Briefwisseling. Deel 3: 1640-1644
(1914)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend3026. Aan A. RivetGa naar voetnoot6). (H.A.)*Il y a trois jours que j'eus de M. Wicquefort par emprunt les six fueillets qu'a produict M. Grotius sur voz AnimadversionsGa naar voetnoot7). Mais la grande multitude d'affaires qui m'accable sur ce depart de l'armée, qui doibt marcher demain, m'a empesché de les regarder que par boutades. Sur la fin j'ay veu par hazard l'estoccade qu'il m'y porte, et suis demeuré tres-satisfaict de veoir comme il ne s'attache qu'à la facon, qui est toute miene, sans toucher à la substance, qui est toute conforme à voz sentiments. Pour ne demeurer toutefois dans la coulpe, aux despens de moy seul, où l'imprimeur a la part que vous sçavez, j'ay prins plaisir à former d'une main desguisée la lettre que vous verrez cy joincte par copie, pour la luy envoyer au prochain ordinaire, nisi quid tu, docte TrebatiGa naar voetnoot8). Mesme, s'il reste de la place derriere ce que vous imprimez à | |
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present, vous jugerez s'il sera hors de propos que ceste piece en fasse la conclusion, et que tandis que vous allez au combat contre le geant, je marche derriere vous, chargé de quelque caillou pour vostre fronde. Je m'en remets entierement à vostre bon plaisir, mais vous supplie, en cas que l'imprimeur y touche, à qui j'ay desjà si peu d'obligation, que vueillez prendre la peine d'estre une fois ou deux vous mesmes le correcteur de ce peu de mauvaises lignes. J'entendis hier de M. vostre filsGa naar voetnoot1), et aujourdhuy par vostre lettre, aveq estonnement, que vous ayez desjà achevé de refuter cest escrit. Il est vray, pour ce qui regarde le subject, que vous pouvez vous en demesler sans peine; mais encor fault il de la façon à s'expliquer, et je ne sçay si bien souvent l'abondance de la matiere ne vous incommode, comme la sterilité à d'autres. A considerer voz minutes, on les prendroit pour copies; aussi le sont elles de ce que vous avez si prompt à la main. Dieu vous maintienne encor beaucoup d'années en ceste belle vigueur, que vous employez si utilement pour la defense de sa verité. J'attendray sçavoir ce qui sera de vos intentions sur ce que dessus, et icy me signeray de la main et du coeur ..... Au fort de Voorn, le 16e de Juin 1642. Je vous recommande sur toutes choses, et pour considerations d'importance, que rien ne s'esvente de ce que nous traictons, et que ma minute soit transcritte. |
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