Briefwisseling. Deel 3: 1640-1644
(1914)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend
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2867. Aan N.N.Ga naar voetnoot1) (L.B.)Je receus hier, quant et vostre lettre du 18e de Ter Goes, la copie du testament de feu mon cousin de DorestatGa naar voetnoot2), où j'avoy faict estat de trouver quelque mention favorable pour de ses plus proches parents du costé maternelGa naar voetnoot3), qui sont en disette par la revolution des affaires d'Allemagne, et m'estonne comme il les a voulu preterierGa naar voetnoot4), m'ayant tesmoigné, à nostre derniere entreveuë, de vouloir concourrir liberalement aveq nous à leur entretien, comme il en estoit le plus proche de tous. Cest article eust eu bonne grace apres celuy des povres, car ils le sont de faict. - Pour ce qui est de la tutele qu'il nous a voulu deferer en partie à mon frereGa naar voetnoot5) et à moy, si c'a esté à intention de nous obliger à departir noz meilleurs adviz à ce qui sera de l'education de son enfantGa naar voetnoot6), et mesme de l'administration et intendance de ses biens, la disposition et la requeste en sont superflues; nous y sommes tres-obligez et tres-portez, ratione sanguinis et amicitiae, et tascherons d'y aller de pair aveq les plus affectionnez; mais si par ceste deference il a pretendu nous charger d'une administration tutelaire, de laquelle et nous et les nostres aurions à respondre en rigueur de droict, je doibs vous dire clairement, Monsieur, que nous sommes en estat et vocation de ne nous y pouvoir engager; ce que je m'asseure que vous ne trouverez non plus estrange, que n'ont faict d'autres miens parents, plus proches de beaucoup, qui ont jugé raisonnable, nonobstant les dispositions tutelaires de peres et mariz, que je ne subisse que ce dont il estoit possible que je m'acquittasse en conscience, et aveq avantage des pupilles qui m'avoyent esté recommandez. De quoy ensuitte ils ont esté contents de recevoir par escrit les protestations formeles que je me suis advisé d'en faire pour ma descharge. C'est donq de ceste sorte, Monsieur, et soubs mesme protestation, que j'accepteray ceste tutele vel quasi aveq mon frere, s'il vous plaist, car peu s'en fault que n'ayons mesme exception à proposer, en charge tous deux d'enfants, en charges publiques et penibles, et qui, Dieu sçait, me font trop perdre et negliger de mes affaires domestiques, esloigné que j'en suis reglement de cinq à six mois par an, et tout le reste du temps distraict, balotté et deschiré, comme sçait tout le monde, et non sans m'en plaindre bien souvent. Il me reste de vous prier, de vouloir aggreer ce procedé, et en ce faisant nous oster le subject de faire valoir peremptoirement noz excuses par | |
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voyes legales, à quoy nous fournirions pleinement, mais qui, à mon advis, ne se mettroyent pas en oeuvre aveq tant de bienseance, que celle que je vien de vous proposer, laquelle cependant ne derogera en rien au soin et assistence que nous sommes resoluz de contribuer de tout nostre pouvoir au bien de ce petit orphelin, de qui le pere nous a esté en amitié et estime tres-particuliere. Je suis marry de ne pouvoir luy rendre mes derniers devoirs à ses funerailles, mais vous pouvez imaginer ce qu'il fault attendre d'un homme qui roule, comme un chien d'attache, autour de la personne de son maistre, et n'oseroit s'en esloigner de trois pas, non pas pour disner seulement au quartier. C'est ..... J'ay envoyé les premieres nouvelles de la mort de nostre testateur à Madame de Somerghem à GantGa naar voetnoot1), qui me mande que la pluspart de ses enfants se faict d'eglise, et que, si son fils aisné - qui y a aussi de la disposition, mais que maintenant elle a envoyé se divertir en Espagne et en Italie - prend la mesme resolution, nostre pupille aveq le temps y acquerroit de grands heritages. Ceste sorte de biens peut venir en dormant, mais que fera-on de tant de pretensions actives que le deffunt a laissées? Qui est-ce qui les ira poursuivre à l'endroict de je ne sçay quels princes alemans, ruinez ou difficilis conventionis, et qui pourra respondre des mauvais succez de telles poursuittes? Au camp à Assenede, le 20e de Sept. 1641. |
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